Le livre de l'Ecclesiaste |
ECCLÉSIASTE
Introduction au livre de l’Ecclésiaste
L’Ecclésiaste (traduction grecque de l'hébreu קהלת Qohelet, « celui qui s'adresse à la foule ») est un livre de la Bible hébraïque, faisant partie des Ketouvim, présent dans tous les canons.
L'auteur se présente en tant que « Qohelet », fils de David, et ancien roi d'Israël à Jérusalem. La fin du livre lui attribue également la rédaction de Proverbes. Il a été quelque temps identifié à Salomon, ce qui fut contesté par Voltaire et les exégètes modernes après lui, qui datent l'œuvre du iiie siècle av. J.-C., pendant la période hellénistique où les Juifs furent influencés par les divers systèmes philosophiques grecs comme l'épicurisme et le stoïcisme.
Le livre se compose de réflexions générales comme autobiographiques, certaines passées dans notre langage courant (« rien de nouveau sous le soleil »), en paragraphes résignés évoquant le sens – ou son apparente absence – de la vie et débouchant sur quelques conseils pour la mener. Il proclame avec fatalisme la « futilité » et l'inanité de toute action humaine, sage comme fou connaissant le lot commun de la mort. Bien que le prêcheur place clairement la sagesse au-dessus de la folie, il ne lui reconnaît pas de valeur au-delà d'un simple agrément de l'existence. Face à cette absence de sens, l'auteur recommande de jouir des plaisirs simples de la vie quotidienne, comme le manger et le boire, la joie au travail, la compagnie de la personne qu'on aime, qui sont des dons de Dieu. Il recommande aussi de s'abstenir de maudire le roi (et Dieu), malgré la perception de l'injustice dans le monde. Enfin, il conclut que sa recherche du sens de la vie l'a amené au fait que le devoir primordial de l'humanité, et la seule chose durable, est de « craindre Dieu et garder ses commandements, car c'est là tout le devoir de l'homme » (12:13).
Il écrit selon les sentiments des habitants du monde, c'est-à-dire de ceux qui sont « sous le soleil » (Ec 1:9). Une grande partie du livre paraît négative et pessimiste (Ec 9:5, 10), en l'absence de toute perspective d'une vie future.
« Qohelet » et « Ecclésiaste »
Le terme hébraïque קהלת est construit sur la racine קהל, signifiant « foule » et, comme verbe, « rassembler ». קהלת est donc plus probablement un titre qu'un nom, référant à un « rassembleur ». Selon le contexte, il s'agit soit de foules pour les instruire dans la sagesse, soit d'aphorismes dans le même but. קהלת peut aussi représenter la fonction d'éditeur, de compilateurs de textes (12,9) « Qohélet a pesé, examiné et corrigé beaucoup de proverbes. » L'intitulé français du livre, Ecclésiaste, vient de la traduction de la Septante de Qohelet par Εκκλησιαστής. Ce mot tire ses origines du grec Εκκλησία — à la base, un « rassemblement » sans connotation religieuse, bien que plus tard utilisé pour cet usage en priorité, d'où le rendu par « église/ek klésia » dans le Nouveau Testament... ek klesia signifie littéralement "Appelé hors de..."
La traduction française (avec un commentaire quasi exhaustif) de cette version grecque est publiée dans la collection La Bible d'Alexandrie (La Septante L.X.X).
Le terme Qoheleth a été également traduit en anglais par the Preacher (le prédicateur) dans la Bible du roi Jacques (d'après le terme latin concionator de saint Jérôme, suivi également par der Prediger de Martin Luther). Le terme « prédicateur » ou « prêcheur » (qui est un synonyme plus ancien) impliquant une fonction religieuse, et le livre ne reflétant pas une telle fonction, elle est tombée en désuétude. Une meilleure option serait « professeur » (au sens étymologique du terme), bien que cela ne restitue pas parfaitement l'idée fondamentale du titre hébreu.
Pour débuter la lecture du livre de L’Ecclésiaste suivez ce lien :