Parabole du semeur : Le terrain pierreux

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Quatrième partie - 2ème situation : le terrain pierreux

Lisons le texte : Luc 8:6, 8:13

📖 Luc 8:6
"[...] Une autre partie tomba sur le roc : quand elle fût levé, elle sécha, parce qu'elle n'avait point d'humidité. 
📖 Luc 8:13
[...] Ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu'ils entendent la parole, la reçoivent avec joie, mais ils n'ont point de racine, ils croient pour un temps, et ils succombent au moment de la tentation."



2 - Le terrain pierreux


🔑 Clé de compréhension :

Dans cette deuxième situation, la semence tombe dans un endroit rocailleux.

Il ne s'agit pas d'un champ recouvert de pierres, mais plutôt d'un terrain ayant une légère couche de terre et dans laquelle des rochers font saillie. Le sol est riche mais peu profond.

Ce terrain est celui de l'individu qui, en écoutant la parole, est aussitôt rempli de joie. Il se tourne vers Christ avec le visage épanoui et le cœur léger, et accueille spontanément l'offre du salut.

On n'a pas l'impression que son cœur ait été confronté aux exigences de la croix puisqu'il ne montre aucune hésitation à faire une profession de foi. Il affiche par la suite un début fort prometteur. Sa vie spirituelle progresse vite, plus rapidement que la plupart des croyants.

Tout cela, pourtant, ne dure que pour un temps. Après un certain point, sa croissance s'arrête.

Le problème avec ce deuxième type de sol, c'est que la présence des pierres empêche la plante de s'enraciner profondément.

En Matthieu 13.5, il est écrit qu'elle :

"[...] n'avait pas de terre en profondeur". 📖 Matthieu 13.5


Il y a ici une réponse enthousiaste et immédiate à la parole de Dieu, mais sa conviction manque de profondeur. L'endurcissement de son cœur, non apparent au départ, est la cause de ce manque de profondeur.

Cet individu persévère un certain temps, sans toutefois se rendre jusqu'au bout parce qu'il n'est pas prêt à payer complètement le prix de l'engagement chrétien. 

Lorsque sa profession de foi est mise à l'épreuve par l'affliction ou la persécution, il vacille, ne sachant plus s'il veut continuer à suivre Christ. À la fin, il estime que c'est trop difficile et décide alors de renoncer à la foi.

📖 Luc 9:62
"[...] Jésus lui répondit : Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu."

Par cet exemple, Jésus nous montre que tous ceux qui accueillent la parole ne vont pas nécessairement la garder dans leur cœur.

Une magnifique expérience de conversion n'est pas garant du maintient d'une foi obéissante. En ce sens, un bon départ dans la vie chrétienne n'est pas ce qui compte le plus.

L'important, c'est de persévérer jusqu'à la fin, quoi qu'il en coûte. Il est possible de bien commencer mais de se montrer, par la suite, incapable de tenir ferme. 

📖 Matthieu 24:13
"[...] Mais celui qui persévèrera jusqu'à la fin sera sauvé."

Voyez-vous, une conversion spectaculaire peut nous donner une fausse assurance et avoir pour effet de nous éloigner de Dieu parce que nous avons fait l'erreur de mettre notre confiance dans l'expérience plutôt qu'en Dieu lui-même. 

Il est regrettable que certains jeunes croyants soient prématurément montrés en exemples pour la simple raison que leur histoire de conversion est remarquable. 

Il aurait été plus sage, dans certains cas, de leur laisser le temps de s'enraciner dans la foi et ainsi de prouver la solidité de leurs convictions.

. La personne illustrée par ce terrain pierreux possède-t-elle une foi véritable ?

Il y a deux mots importants, placés l'un à côté de l'autre, qui nous rendent perplexes : "croire" et "succomber".


"[...] Ils croient pour un temps, et ils succombent au moment de La tentation." (📖 Luc 8.13)

La réception de la parole (croire) est suivie par une défection (succomber) lorsque survient l'épreuve.

Doit-on conclure que cet individu a abandonné la foi sincère qu'il avait en Dieu ?

Oui, je pense que cette personne avait réellement la foi, qu'elle était sauvée, mais qui, à un moment donné, a abandonné son salut. 

Il serait erroné d'affirmer que celle-ci n'avait jamais vraiment accueilli la parole de Dieu dans son cœur et donc qu'elle ne pouvait pas avoir une foi authentique.

Mon opinion mérite quelques explications. Regardons ce qui nous permet de dire cela.

Une foi éphémère

Tout d'abord, il faut noter que dans le cas du sol #2, le terrain pierreux, il s'est produit une germination et une croissance. ... 

"[...] "Elle leva aussitôt"...  📖 Marc 4.5

La graine a pris racine dans le sol, puis elle "leva". Elle s'est développée. Or, s'il y a eu germination suivie d'une croissance, on doit logiquement conclure qu'une vie nouvelle a pris naissance à l'intérieur de cette graine. 

Appliquée à l'homme dans le contexte biblique, la notion de germination et de croissance indique que celui-ci a subit une régénération. 

En utilisant l'image d'une graine qui pousse (même avec des racines peu profondes), Jésus voulait communiquer l'idée que cet homme a reçu une vie nouvelle, qu'il est passé par une nouvelle naissance. 

Il s'agit donc d'un croyant né de nouveau. comment pourrait-on le comprendre autrement. La germination marque forcément le début d'une vie nouvelle. Certains ont peut-être fait l'observation que le texte parle d'individus qui "n'avaient pas de racine". C'est ce que la parabole nous raconte, en effet. 

" [...] Lorsqu'ils entendent la parole, la reçoivent avec joie ; mais ils n'ont pas de racine ..." 📖 Luc 8.13

Cela ne veut pas dire qu'ils n'avaient pas de racine du tout. Pour qu'il y ait eu croissance, des racines ont dû apparaître – aussi petites soient-elles. C'est là un phénomène purement biologique que tous peuvent constater dans la nature.

Dans la Bible du Semeur, nous retrouvons la traduction : 

"[...] A peine eurent–ils germé..." (📖 Luc 8:6 Bible du Semeur)


Ils ont germé, c'est-à-dire qu'il y a eu apparition de racines. Mais celles-ci ne se sont pas suffisamment développées pour maintenir la plante en vie.

Le point à retenir est donc le suivant :

la présence de la vie dans cette plante, la manifestation de la régénération chez l'individu qui a reçu la parole, est mise en évidence dans cette parabole par la germination et la croissance de la semence.

C'est pourquoi nous concluons que l'individu représenté par le sol #2 doit être un croyant ayant fait l'expérience de la régénération.

Non seulement a-t-il germé et grandi, on nous dit aussi qu'il :

"[...] a accueilli la parole avec joie..." (📖 Luc 8.13)

Ce n'est pas la réponse d'une personne dont la conviction repose sur une impulsion du moment.

En fait, le mot "joie" (chara) n'est jamais employé dans le Nouveau Testament pour décrire une réaction affective transitoire. À plusieurs endroits, il est associé à une foi authentique. Cette joie est engendrée par la foi en la parole de Dieu.

Par exemple, il est écrit en 1 Pierre 1.8 : 

"[...] Mais en croyant (en Jésus), vous tressaillez d'une joie indicible et pleine de gloire." 📖 1 Pierre 1-8

Vous êtes remplis d'une grande joie parce que vous avez mis votre foi en Jésus.

Nous faisons la même constatation en :
📖 1 Thessaloniciens 1:6, 3:9 >>
📖 2 Timothée 1:4 >>
📖 Philémon 1:7 >>
📖 Jacques 4:9 >>
📖 1 Jean 1:4 >>
📖 2 Jean 1:12 >>
...

Dans l'évangile de Luc, cette joie est celle qu'éprouve notre Père céleste lorsqu'il retrouve sa brebis égarée (Luc 15.5). Elle se manifeste chez le vrai croyant par le fait de savoir que son nom est écrit dans les cieux (Luc 10.20). Et finalement, Luc nous raconte qu'elle remplit le cœur des disciples après l'ascension de Jésus (Luc 24.52).

Par ailleurs, si nous nous donnons la peine d'étudier l'expression "recevoir la parole", nous allons vite nous rendre compte qu'elle est associée dans le Nouveau Testament à une personne qui a répondu à la parole de Dieu par la foi.

On peut affirmer qu'elle est fréquemment appliquée à l'expérience du salut, particulièrement dans le livre des Actes et dans les écrits de Paul.


Regardez ces sept versets


📖 Actes 2:41 "Ceux donc qui reçurent sa parole, furent baptisés ; et en ce jour–là furent ajoutées environ trois mille âmes. Trois mille personnes furent sauvées à la Pentecôte."
📖 Actes 8:14 "Or les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, leur envoyèrent Pierre et Jean. Les Samaritains commencèrent à se convertir et à se faire baptiser."
📖 Actes 11:1 "Les apôtres et les frères qui étaient dans la Judée apprirent que les païens avaient aussi reçu la parole de Dieu. Même les païens ont goûté à la grâce de Dieu."
📖 Actes 17:11 "Or ceux–ci étaient plus nobles que ceux de Thessalonique ; et ils reçurent la parole avec toute bonne volonté. La parole produisit la conviction et la foi chez les juifs de Bérée."
📖 1 Thessaloniciens 1:6 "Et vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la parole, accompagnée de grandes tribulations, avec la joie de l'Esprit Saint."

C'est au milieu de la persécution que les Thessaloniciens ont été amenés à la foi.
📖 1 Thessaloniciens 2:13 "Et c'est pourquoi aussi nous, nous rendons sans cesse grâces à Dieu de ce que, ayant reçu de nous la parole de la prédication qui est de Dieu, vous avez accepté, non la parole des hommes, mais (ainsi qu'elle l'est véritablement) la parole de Dieu, laquelle aussi opère en vous qui croyez. "Vous, qui croyez, avez accepté la parole venant de Dieu". 
📖 Jacques 1:21 "C'est pourquoi, rejetant toute saleté et tout débordement de malice, recevez avec douceur la parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes."


La réception de la parole divine est liée dans ce verset au pouvoir de "sauver vos âmes". Dans tous ces passages, il est clair que l'expression "recevoir la parole" est synonyme d'une véritable expérience de conversion. Et cette observation demeure vraie pour la parabole du semeur dans le cas du sol pierreux. 
"[...] Ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu'ils entendent la parole, la reçoivent avec joie" 📖 Luc 8.13

– c'est-à-dire qu'ils se sont convertis au Seigneur.

...

Regardons maintenant l'utilisation du mot "croire" dans la parabole.

Le Seigneur Jésus nous explique que le sol #1 représente une situation où le diable vient arracher la parole du cœur de ceux qui l'ont entendue afin de les empêcher de croire et ainsi d'être sauvés (Luc 8.12).

De toute évidence, le mot "croire" (pisteuo) est utilisé ici dans le sens d'avoir une foi authentique.

Il serait difficile de l'interpréter autrement.

Satan fait tout pour empêcher chaque personne de parvenir à la foi qui sauve.

Au verset suivant, Jésus emploie à nouveau le verbe "croire" pour décrire le deuxième type de sol. Celui qui est sur le roc croit à la parole, nous dit-il, mais pour un temps seulement.

"[...] Ceux qui sont au bord du chemin, ce sont ceux qui entendent, puis vient le diable et il enlève la parole de leur cœur, de peur qu'ils ne croient et ne soient sauvés." 📖 Luc 8:12-13 

Ceux qui sont sur la pierre, ce sont ceux qui accueillent la parole avec joie lorsqu'ils l'entendent; mais ils n'ont pas de racines: pendant un moment ils croient, mais au moment de la tentation ils abandonnent.


Si "pisteuo" est associé à une foi véritable la première fois, il devrait logiquement conserver le même sens lorsqu'il est utilisé dans le verset suivant.


Conséquemment, le sol #2 devrait représenter l'individu qui a cru sincèrement et qui était sauvé mais à un moment donné, il a abandonné sa foi. Il avait, à l'origine, reçu la parole avec foi.

Pourquoi devrait-on modifier la définition du verbe "croire" dans le deuxième cas en disant qu'il n'avait pas vraiment la foi ? Le fait de n'avoir cru que pour un temps n'élimine pas la possibilité qu'il ait été un vrai croyant. Il croit momentanément et lorsque surviennent les difficultés, il abandonne tout. 

Le mot grec traduit ici par le verbe "abandonner (Να εγκαταλειψω / Na enkataleipso)" signifie "se retirer physiquement" ou "se retirer d'une relation avec quelqu'un". 


Au moment où survient l'épreuve, il se retire du lien qu'il avait avec Dieu. Il s'agit d'un terme qui, dans la Bible, décrit généralement une séparation définitive.

On le retrouve aussi associé avec l'action de "s'éloigner" de la foi ou de Dieu. C'est le mot qui est employé par exemple en 1 Timothée 4.1 où Paul déclare que : 

"[...] dans les derniers temps, quelques–uns s'éloigneront de (abandonneront) la foi." 📖 1 Timothée 4.1

En Luc 13.27, Jésus rejette catégoriquement ceux qui l'ont appelé "Seigneur, Seigneur". Il leur dit sans détour :

"[...] Éloignez–vous de moi, vous tous qui commettez l'injustice." 📖 Luc 13.27

Le même mot grec est utilisé en Hébreux 3.12 où une mise en garde est donnée contre la tentation de se détourner de la foi en Dieu. 


"[...] Prenez donc garde, frères, que personne parmi vous n'ait un cœur mauvais qui manque de foi et s'éloigne du Dieu vivant." 📖 Hébreux 3.12

Un cœur mauvais est simplement un cœur qui se révolte contre Dieu. Il fait fi de la volonté divine. Une telle attitude ne pourra pas faire autrement que de le conduire à abandonner la foi.

Pour toutes ces raisons, je partage le point de vue selon lequel le deuxième type de sol représente un disciple qui a sincèrement cru en Christ. Mais sous la pression de la persécution engendrée par sa foi, il a malheureusement succombé et s'est finalement retiré de la relation personnelle qu'il entretenait avec Dieu.


Suite : 📄 Le sol épineux >>



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