Enoch
Traité d’astronomie et de météorologie
Traité d’astronomie et de météorologie
Troisième Section
CHAPITRE 71
Livre du cours des luminaires célestes, selon leurs ordres, leurs époques, leurs noms et les lieux où ils commencent leur carrière, et leurs différentes places, toutes choses qu’Ouriel, le saint ange qui était avec moi et qui les gouverne. Tout le traité les concernant est conforme à ce qu’il m’a montré et pour toutes les années du monde, perpétuellement, jusqu’à ce que s’accomplisse l’oeuvre nouvelle qui doit durer éternellement. Voici la première loi des luminaires. Le soleil, flambeau du jour, sort des portes du ciel, situées à l’orient, et se couche à l’opposé, par les portes du ciel qui sont à l’occident.
J’aperçus six portes, par où le soleil commence sa carrière, et six portes par où il la finit. Par ces mêmes portes la lune sort et entre également, et je vis ces princes des luminaires, avec les astres qui les précédent, les six portes de leur lever, les six portes de leur coucher. Toutes ces portes se trouvent l’une après l’autre dans le même alignement, et à droite et à gauche se trouvent pratiquées des fenêtres. D’abord on voit s’avancer le grand luminaire, qu’on appelle soleil, dont l’orbite est comme l’orbite du ciel, et qui est tout resplendissant de feu et de flammes. Le vent chasse le char sur lequel il est monté.
Mais bientôt il s’incline vers le nord pour s’avancer vers l’orient ; il tourne en passant par cette porte, il éclaire cette partie du ciel. C’est ainsi qu’il s’annonce dans sa carrière le premier mois. Il part par la quatrième de ces portes qui est à l’orient. Et à cette quatrième porte qu’il franchit le premier mois, il y a douze fenêtres ouvertes d’où s’échappent des torrents de flammes, quand elles s’ouvrent à l’époque qui leur est marquée. Lorsque le soleil se lève dans le ciel, il passe par la quatrième porte pendant trente jours, et par la quatrième porte du côté de l’occident il descend en ligne droite.
Après ce temps, les jours grandissent, les nuits sont diminuées pendant trente jours. Alors le jour est de deux parties plus long que la nuit. Le jour, en effet, a dix parties, tandis que la nuit n’en a que huit.
Cependant le soleil passe par cette quatrième porte, et se couche en passant par la porte correspondante, puis il se rapproche de la cinquième porte, qui est à l’orient, pendant trente jours, et il se couche de même en passant par la porte correspondante. Alors le jour est encore augmenté d’une partie, en sorte que le jour a onze parties ; la nuit décroît et n’en a que sept. Alors le soleil s’avance vers l’orient en passant la sixième porte, et il se lève et se couche en passant par cette porte pendant trente jours. En ce temps, le jour est deux fois plus long que la nuit, en contient douze parties.
Quant à la nuit, elle diminue dans la même proportion et ne contient que six parties. Enfin le soleil se décline, en sorte que le jour diminue pendant que la nuit augmente. Car le soleil revient vers l’orient, en passant par la sixième porte, par laquelle il sort et il entre pendant trente jours. Après cette période, le jour diminue d’un degré, il n’a donc plus que onze parties, tandis que la nuit en a sept.
Le soleil quitte l’occident, en passant par la sixième porte, et s’avance vers l’orient, se lève par la cinquième porte pendant trente jours, et se couche également à l’occident en passant par la cinquième porte. A ce moment le jour est diminué de deux douzièmes en sorte qu’il a dix parties, tandis que la nuit en a huit. Or, le soleil passe à l’orient comme à l’occident par la cinquième porte. Enfin il se lève par la quatrième pendant trente et un jours, et se couche à l’occident. À cette époque le jour est égal à la nuit, en sorte que l’un et l’autre ont également neuf parties. Alors le soleil quitte cette porte, et s’avançant vers l’orient, passe par la troisième porte aussi bien à son lever qu’à son coucher.
À partir de cette époque la nuit s’accroît pendant trente jours, en sorte que la nuit comprend dix parties, tandis que le jour n’en comprend que huit. Alors le soleil sort par la troisième porte et va se coucher pareillement par la troisième porte à l’occident pendant trente jours. Puis il passe la seconde aussi bien à l’orient qu’à l’occident. En ce temps la nuit a onze parties et le jour sept seulement.
C’est le temps que le soleil passe par la seconde soit à son lever soit à son coucher. Puis il décline et arrive à la première porte, qu’il franchit pendant trente jours. Il se couche également par la première porte. Alors la nuit est double du jour. Ainsi elle a douze portes, pendant que le jour n’en a que six.
Et quand le soleil est arrivé à ce point il recommence sa carrière. Il passe par cette porte, pendant trente jours, et se couche dans la même porte à l’occident. Dans ce temps la nuit diminue d’une partie, elle n’en comprend que onze.
Quant au jour, il n’a que sept parties. Alors le soleil passe par la seconde porte, à l’orient. Revient par celle qu’il avait fuie d’abord pendant trente jours, se levant et se couchant aux deux portes correspondantes. La nuit diminue encore, elle n’a plus que dix parties, et le jour huit. Le soleil passe par la seconde porte soit à son lever, soit à son coucher, puis il s’avance vers l’orient, se lève par la troisième porte pendant trente jours, et va se coucher à la porte correspondante de l’occident.
La nuit continue à décroître, elle ne contient plus que neuf parties, autant que le jour, alors il y a égalité entre l’un et l’autre ; l’année est à son trois cent soixante-quatrième jour. Ainsi c’est la course même du soleil qui produit la longueur ou la brièveté des jours et des nuits. C’est lui qui fait que le jour s’accroît successivement, que la nuit diminue dans le même rapport.
Telle est la loi du cours du soleil, il s’avance, il recule tour à tour. Telle est la destinée de ce grand luminaire destiné à éclairer la terre. Ce luminaire auquel Dieu dès le néant a donné le nom de soleil.
Car ainsi qu’il entre et qu’il sort, sans jamais avoir de relâche, fendant jour et nuit en son char les plaines éthérées. Sa lumière éclaire sept parties de la lune, mais leurs dimensions à toutes deux sont égales.
CHAPITRE 72
Après cette première loi, je vis celle qui regarde le luminaire inférieur, qui s’appelle la lune, et dont l’orbite est comme l’orbite du ciel. C’est encore le vent qui pousse le char sur lequel elle est montée ; mais sa lumière lui est dispensée avec mesure. Chaque mois son coucher et son lever varient, et ses jours sont comme les jours du soleil. Et quand sa lumière est pleine, elle contient sept parties du soleil. Elle se lève, et prend sa course vers l’orient pendant trente jours. En ce temps, elle apparaît, et constitue pour vous le commencement du mois. Pendant trente jours elle passe par la porte que franchit le soleil. Alors elle est presque invisible, en sorte qu’il ne paraît en elle aucune lumière, excepté la septième partie de sa lumière totale, chaque jour elle s’accroît d’une portion, mais se levant et se couchant toujours avec le soleil.
Quand le soleil se lève, la lune se lève avec lui, et en reçoit une faible portion de lumière. Dans cette nuit, le premier jour avant le jour de la lune, la lune se couche avec le soleil. Et pendant cette nuit, la lune est obscure, mais elle se lève avec la septième partie de sa lumière, en s’écartant du lever du soleil. Mais peu à peu elle s’éclaire jusqu’à ce que sa lumière soit complète.
CHAPITRE 73
Alors je vis une autre loi, qui consiste dans la détermination des mois lunaires : Ouriel mon saint ange et mon conducteur ne me laissa rien ignorer. J’ai donc tout écrit, dans la manière qu’il me l’a révélé.
J’ai noté les mois, dans l’ordre qu’ils arrivent, l’apparition et les phases de la lune pendant quinze jours. J’ai écrit à quelle époque la lune perd complètement sa lumière, et à quelle époque elle jouit de tout son éclat. En certains mois la lune s’avance seule, et pendant deux autres mois elle se couche avec le soleil par les deux portes qui se trouvent au milieu, c’est-à-dire, par la troisième et la quatrième. Elle sort pendant sept jours, et accomplit sa course. Puis elle se rapproche de la porte qu’a franchie le soleil, et pendant huit jours elle passe par la seconde porte, ainsi que le soleil. Et lorsque le soleil sort par la quatrième porte, la lune en sort pendant sept jours, jusqu’à ce que le soleil passe par la cinquième porte.
Pendant sept jours encore, elle décline vers la quatrième porte ; elle est alors dans tout son éclat ; mais elle diminue bientôt et s’avance par la première porte pendant huit jours. Puis elle se dirige de nouveau vers la quatrième porte, d’où le soleil se lève. Je vis donc leur position, ainsi que le lever et le coucher du soleil, suivant l’ordre de ses mois.
Et dans ces jours à chaque cinq années on ajoutera trente jours, parce qu’ils sont en plus dans l’année solaire. Et tous les jours qui appartiendront à une de ces cinq années seront au nombre de trois cent soixante quatre. Il y aura en plus six jours pour chacune d’elles, de manière à former un mois supplémentaire de trente jours. Le mois lunaire est plus court que le mois solaire et sidéral.
Du reste, c’est elle qui règle les années, de la manière qu’elles ne varient pas d’un seul jour et se composent invariablement de trois cent soixante-quatre jours. En trois ans, il y a mille quatre-vingt-douze jours ; en cinq années, dix-huit cent vingt ; en huit années, deux mille neuf cent-douze jours.
Quant aux années lunaires, trois années comprennent mille soixante-deux jours ; cinq années, moins longues que celles du soleil de cinquante jours, n’embrassent que mille sept cent soixante-dix jours, et huit années lunaires comprennent deux mille huit cent trente-deux jours. Aussi huit années lunaires sont-elles plus courtes que huit années solaires de quatre-vingts jours. L’année se forme donc par la course du soleil ou de la lune ; elle est donc, suivant qu’on se rapporte à l’un ou à l’autre de ces astres, ou plus longue ou plus courte.
CHAPITRE 74
Voici maintenant les chefs et les princes qui président à toute la création, à toutes les étoiles, ainsi qu’aux quatre jours intercalaires ajoutés pour compléter l’année. Ils ont besoin de ces quatre jours, qui ne font point partie de l’année. Les hommes se trompent respectivement au sujet de ces jours ; car il faut se rapporter à ces luminaires pour s’en rendre compte, puisque l’un est intercalé à la première porte, le second à la troisième, un autre à la quatrième, et le dernier à la sixième. C’est ainsi que se trouve complété le nombre de trois cent soixante-quatre positions, qui forment autant de jours. Voilà les signes : Les saisons. Les années. Et les jours tels qu’uriel me les fit connaître. Uriel est l’ange que le Seigneur de gloire a préposé à toutes les étoiles. Qui brillent dans le ciel et éclairent la terre. Ce sont : Les dispensateurs des jours et des nuits, savoir : le soleil, la lune, les astres de toute la milice céleste qui, avec tous les autres chars, parcourent le ciel en tous sens. Ainsi Uriel me fit voir douze portes qui s’ouvrent pour le char du soleil, d’où jaillissent des infinités de rayons. C’est par eux que l’été se forme en la terre quand ces portes s’ouvrent aux époques fixées ; d’elles aussi s’échappent les vents et les esprits de la rosée, quand les fenêtres aux extrémités du ciel s’ouvrent aux époques fixées par la volonté divine.
Je vis douze portes dans le ciel aux extrémités de la terre, desquelles sortent le soleil et la lune et les étoiles et tous les ouvrages du ciel au levant et au couchant. Bien d’autres fenêtres s’ouvrent encore à droite et à gauche. L’une de ces fenêtres augmente la chaleur de l’été, aussi bien que les portes d’où sortent et où rentrent sans cesse les étoiles dans un cercle sans fin. Et je vis dans le ciel le char de ces étoiles qui tournait sur le monde sans jamais décliner. Une d’entre elles est plus brillante que les autres ; celle-ci fait le tour du monde entier.
CHAPITRE 75
Et vers les frontières de la terre, je vis douze portes pour tous les vents, qui s’en échappent de temps en temps pour se répandre sur la terre. Trois de ces portes s’ouvrent dans la partie opposée du ciel, trois autres à l’occident, trois à droite et trois à gauche. Les trois premières regardent l’orient ; les trois dernières le nord. Celles qui sont placées à droite et à gauche regardent respectivement le midi et l’occident. Par quatre portes sortent des vents de bénédiction et de salut, et par les huit autres des vents de désolation. Quand ils en ont mission, ils corrompent la terre et ses habitants, l’eau et tout ce qui vit dedans.
Le prince des vents sort par la porte placée à l’orient et par la première porte à l’orient qui s’incline vers le midi. Ce vent apporte la destruction, l’aridité, la chaleur suffocante et la corruption. De la seconde porte, qui est au milieu, sortent l’égalité ou la juste mesure de toutes choses, la pluie, la fertilité, la salubrité et la force ; de la dernière porte, tournée vers le nord, proviennent le froid et l’aridité. Après ces vents viennent les vents du Notus, qui soufflent par trois portes principales ; par la première, tournée vers l’orient, s’échappe le vent chaud. Mais par la porte du milieu s’exhale une odeur agréable, la rosée, la pluie, le salut et la vie. De la troisième porte, vers l’occident, proviennent la rosée, la pluie, la nielle et la perdition. Les Aquilons soufflent par trois portes. De la septième, placée près de celle qui regarde le midi, sortent la rosée, la pluie, la nielle et la perdition. De celle du milieu viennent la pluie, la rosée, la vie et le salut. De la troisième porte, tournée à l’occident, mais se rapprochant du nord, viennent les nuées, les glaces, la neige, la pluie et la rosée.
Viennent ensuite, dans la quatrième région, les vents occidentaux. De la première porte sortent la rosée, la pluie, la glace, le froid, la neige et la gelée ; de la porte du milieu, la pluie, la rosée, le calme et l’abondance. De la dernière, du côté du midi, l’aridité, la destruction, la sécheresse et la mort. Ainsi se termine la description des douze portes placées aux quatre coins du ciel. Toutes leurs lois, toutes leurs influences bonnes ou mauvaises, je te les ai expliquées, ô mon fils Mathusala !
CHAPITRE 76
1.Le premier vent s’appelle oriental, parce qu’il est le premier. Le second, se nomme vent du midi, parce que c’est à ce moment que descend l’Éternel, le Béni à jamais. Le vent d’occident, s’appelle encore vent de la diminution parce que c’est de son côté que tous les luminaires célestes s’affaiblissent et descendent. Le quatrième vent, le vent du septentrion, se subdivise en trois parties ; l’une est consacrée à l’habitation des hommes, l’autre est occupée par des lacs, des vallées, des forêts, des rivières, des lieux couverts de ténèbres ou de neige ; la troisième enfin, est le paradis.
Je vis sept montagnes plus hautes que toutes les montagnes de la terre, d’où sortent les frimas, les jours, les saisons, et les années y vont et s’y évanouissent. Je vis sept fleuves sur la terre, plus grands que tous les autres fleuves ; l’un coule de l’occident à l’orient, et va se jeter dans la grande mer. Deux autres coulent du nord à la mer, et vont se jeter dans la mer Érythrée, vers l’orient. Quant aux quatre autres, deux coulent du nord vers la mer Érythrée, les deux derniers vont se jeter dans la grande mer, là où se trouve un immense désert. Je vis sept grandes îles sur cette mer, deux proches de la terre, cinq dans la grande mer.
CHAPITRE 77
Les noms du soleil sont : Oz-iâres et Tomâs. La lune a quatre noms : le premier est Asonia, le second Ebla ; le troisième Benaces, et le quatrième Erae. Tels sont ces deux grands luminaires, dont les orbites sont comme les orbites du ciel, et dont les dimensions sont égales. Dans l’orbite du soleil, il y a sept parties de lumière, qui sont réfléchies par la lune. Ces sept parties vont frapper la lune jusqu’à la dernière. Ils sortent par la porte de l’occident, après avoir éclairé le septentrion, et reviennent dans le ciel par la porte de l’orient.
Lorsque la lune se lève, elle apparaît dans le ciel ; et elle est éclairée par la moitié de la septième partie de la lune. Cette lumière se complète au bout de quatorze jours. Bientôt se complétèrent trois fois cinq parties de lumière, en sorte qu’après quinze jours, elle soit arrivée à sa parfaite croissance. La lune alors réfléchit toute la lumière qu’elle reçoit du soleil. Elle décroît ensuite, et elle suit dans sa décroissance la même marche qu’elle avait mise dans sa croissance. En certains mois, la lune a vingt-neuf jours. Il y a d’autres mois où elle n’a que vingt-huit jours.
Uriel me révéla encore une autre loi. C’est la manière dont la lumière émanant du soleil vient se répandre sur la lune. Pendant tout le temps que la lune progresse dans sa lumière, elle s’avance devant le soleil, jusqu’à ce qu’au bout de quatorze jours sa lumière devienne pleine dans le ciel. Mais quand elle décroît, ou que cette lumière est absorbée peu à peu dans le ciel, le premier jour s’appelle nouvelle lune, parce que c’est dans ce jour qu’elle recommence à recevoir la lumière du soleil. Elle se trouve complète, le jour où le soleil descend à l’occident, pendant que la lune monte à l’orient. Alors la lune brille pendant toute la nuit jusqu’à ce que le soleil se lève avant elle ; alors la lune s’évanouit devant le soleil.
Quand la lumière s’approche de la lune, elle décroît encore, jusqu’à ce qu’elle soit complètement éclipsée ; alors son temps est terminé. Alors son orbite vide est sans aucun éclat. Pendant trois mois elle accomplit sa période en trente jours, et pendant trois autres mois, elle l’accomplit en vingt-neuf jours. Et pendant trois mois elle a une période de trente jours, et pendant trois mois, une période de vingt-neuf jours. La nuit, elle apparaît pendant vingt jours comme une figure d’homme, et dans le jour, elle se confond avec le ciel.
CHAPITRE 78
Et maintenant, mon fils Mathusala, je t’ai tout fait connaître ; et la description du ciel est terminée. Je t’ai fait voir le cours de tous les globes lumineux qui président aux saisons, aux différents temps de l’année, et leurs diverses influences, produisant les mois, les semaines et les jours. Je t’ai également fait voir les décroissements de la lune, qui ont lieu à la sixième porte, car c’est à cette porte que la lune perd sa lumière. C’est par là que commence la lune ; c’est aussi là qu’elle finit à époque certaine, lorsqu’elle a parcouru cent soixante-dix-sept jours, c’est-à-dire vint-cinq semaines et deux jours. Sa période est plus petite que celle du soleil ; elle a cinq jours de moins par semestre. Quand elle se trouve dans son plein, elle présente la face d’un homme. C’est ainsi que me l’a fait connaître Uriel, le grand ange qui la régit.
CHAPITRE 79
Dans ces jours-là, Ouriel me dit : Et maintenant, mon fils, je t’ai tout montré, ô Énoch. Je t’ai tout révélé. Tu vois le soleil, la lune et les anges qui dirigent les étoiles du ciel, qui président à leurs mouvements, à leurs phases, à leurs conversions. Les jours des pécheurs ne seront point complets. Leurs semences manqueront dans les champs et dans les campagnes ; les travaux de terre seront bouleversés, rien ne viendra pour eux en son temps. La pluie restera dans les airs, et le ciel sera d’airain.
En ce temps-là les produits de la terre seront tardifs ; ils ne fleuriront point en leur temps, et les arbres retiendront leurs fruits. La lune changera son cours, elle n’apparaîtra point en son temps ; le ciel brûlant et sans nuages sera visible, et la stérilité s’étendra sur la face de la terre. Des météores sillonneront le ciel ; car beaucoup d’étoiles, se détournant de leur course accoutumée, erreront dans l’espace. Et les anges qui les régissent ne seront point là pour les faire rentrer dans leur route ; et toutes les étoiles se soulèveront contre les pécheurs. Les habitants de la terre seront confondus dans leurs pensées ; ils pervertiront toutes les voies. Ils transgresseront les commandements du Seigneur et se croiront des dieux ; cependant le mal ne fera que se multiplier au milieu d’eux. Mais le châtiment céleste ne se fera pas attendre : ils périront tous.
CHAPITRE 80
Et il me dit : << O Énoch, regarde ce livre qui est descendu des cieux ; lis ce qui y est contenu, et cherche à comprendre tout ce qu’il contient. >> Alors j’aperçus tout ce qui venait du ciel. et je compris tout ce qui était écrit dans le livre. En le lisant, je connus toutes les oeuvres des hommes ;
Toutes les oeuvres des enfants de la chair, depuis le commencement jusqu’à la fin. Et je louai le Seigneur, le Roi de gloire, l’Ouvrier de toutes ces merveilles. Et je le célébrai à cause de sa longanimité, à cause de sa miséricorde envers les enfants du monde. Et je m’écriai :” Bienheureux est l’homme qui meurt dans la justice et le bien, et auquel on ne peut opposer aucun registre de méfait ; qui n’a point connu l’iniquité. [G Pour être présenté au jour du Jugement ] .”
Alors les trois saints me saisirent, et, me transportant sur la terre, me déposèrent devant la porte de ma maison. Et ils me dirent ::” Explique toutes ces choses à ton fils Mathusalem ; annonce à tous tes enfants que nulle chair ne sera justifiée devant le Seigneur, car Il est le Créateur.”
Pendant une année entière nous le laisserons avec tes enfants, jusqu’à ce que tu recouvres ta force première et que tu sois en état d’instruire ta famille, d’écrire toutes les choses que tu as vues, et de les expliquer à tes enfants. Mais, au milieu de l’année prochaine, on t’enlèvera du milieu des tiens ; et ton coeur retrouvera sa première force ; car l’élu découvrira à l’élu les secrets de la justice, le juste se réjouira avec le juste ; ils confesseront Dieu ensemble. Quant aux pécheurs, ils périront avec les pécheurs ; Et les pervers avec les pervers. Ceux-là mêmes qui auront vécu dans la justice mourront à cause des méfaits des hommes, et ils expireront à cause des actions des méchants.
Dans ces jours, ils cesseront de me parler. Et je revins à mes frères, en louant et en bénissant le Seigneur.
CHAPITRE 81
Or, mon fils Mathusalem, je t’ai tout dit, tout écrit ; je t’ai tout révélé, et je t’ai donné un traité sur chaque chose. Conserve, mon fils, les livres écrits de la main de ton père, et transmets-les aux générations futures. Je t’ai donné la sagesse, à toi, à tes enfants et à ta postérité, afin qu’ils la transmettent, cette sagesse supérieure à toutes leurs pensées, à leur postérité. Et ceux qui la comprendront ne dormiront point ; mais ils ouvriront leurs oreilles pour la recevoir, afin de se rendre dignes de cette sagesse, qui sera pour eux comme une nourriture céleste.
Bienheureux les justes, bienheureux ceux qui marchent dans la justice, qui ne connaissent point l’iniquité, et qui ne ressemblent point aux pécheurs dont les jours sont comptés. Quant à la marche du soleil dans le ciel, il entre et il sort par les différentes portes pendant trente jours, avec les chefs des mille espèces d’étoiles, avec les quatre qui leur sont ajoutés et qui sont relatifs aux quatre jours supplémentaires.
Les hommes sont dans de grandes erreurs au sujet de ces jours ; ils n’en font point mention dans leurs calculs. Mais ces jours supplémentaires existent : un à la première porte, un second à la troisième, un troisième à la quatrième, un dernier à la sixième porte. L’année est ainsi composée de trois cent soixante-quatre jours. Ainsi le calcul est exact. Car ces luminaires, ces mois, ces périodes, ces années et ces jours, Uriel me les a révélés et expliqués, lui qui, de par Dieu, a puissance sur tous ces astres, et qui règle leurs influences.
Voilà l’ordre des astres, chacun suivant l’endroit du ciel où il se lève et se couche, suivant les saisons, les temps, les périodes, les jours et les mois. Voici les noms de ceux qui les dirigent, qui veillent sur leurs voies, sur leurs périodes, sur leurs influences. Quatre d’entre eux ouvrent la marche ; ils partagent l’année en quatre parties. Douze autres viennent ensuite, qui forment les douze mois de l’année, divisés en trois cent soixante-quatre jours, avec les chefs des mille;qui distinguent les jours, les jours ordinaires comme les jours supplémentaires ; qui, comme les premiers chefs, partagent l’année en quatre parties.
Les chefs des mille sont placés au milieu des autres, et chacun d’eux est à sa place. Or, voici les noms de ceux qui président aux quatre parties de l’année, savoir : Melkel, Helammelak ; Meleyal et Narel.
Quant aux noms des autres, ce sont : Adnarel, Jyasural et Jeyeluineal. Ces trois derniers marchent après les chefs de la classe des étoiles ; chacun marche régulièrement après ceux qui partagent l’année en quatre parties. Dans la première partie de l’année apparaît Melkel, qu’on nomme encore Tamaâ et Zahaïa.
Les jours soumis à son influence sont au nombre de quatre-vingt-onze. Et voici ce que l’on voit sur la terre pendant ces jours : sueur, chaleur et travail. Tous les arbres deviennent fertiles, les feuilles poussent, la moisson réjouit le laboureur, la rose et toutes les fleurs embellissent la campagne, et les arbres morts dans l’hiver se dessèchent. Voici ceux qui commandent en second : Barkel, Zehabel et Heloyalel, auquel s’adjoint encore Helammelak, appelé aussi Soleil, ou très-brillant.
Les jours soumis à leur influence sont au nombre de quatre-vingt-onze. Voici ce qui se passe sur la terre pendant ce temps : chaleur et sécheresse ; les arbres donnent leurs fruits, et les fruits sont excellents à sécher.
Les troupeaux vont à leurs pâturages, et les brebis mettent bas. On ramasse tous les biens de la terre ; on amoncelle les grains dans les greniers, et on porte le raisin dans les pressoirs. Les noms des autres sont Gédael, Keel, Héel ; Auxquels il faut ajouter Asphael. Et les jours de son autorité sont expirés et finis.
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