La lettre de Pierre à Phillipe




LA LETTRE DE PIERRE À PHILIPPE (NH VIII, 2)


Traduction de Jacques-É. Ménard



La lettre que Pierre envoya à Philippe.



« Pierre, apôtre de Jésu[s] Christ, à Philippe notre frère bien-aimé et notre compagnon d’apostolat,et aux frères qui sont avec toi, salu[tations] !

Je veux donc que tu apprennes, notre frère, [que] nous avons reçu des ordres [d]e notre Seigneur et Sau[v]eur d[e] tout l’univers : que [nous nous]
ré[un]issions, afin d’enseigner e[t] de prêcher sur le s[a]lut qui nous fut promis pa[r] notre Seigneur Jésus, le Chri[st]. 

Mais toi, tu te ten[a]is à l’écart de nous et, tu n’as pas exprimé le désir que nous nous réunissions et apprenions de quelle façon nous répartir pour apporter la bonne nouvelle. 

Aussi, te plairait-il, notre frère, de marcher selon les ordres de notre Dieu, Jésus ? »

Quand Ph[ili]ppe eut reçu et lu cette (lettre), il vint aux pieds de Pierre, exultant de joie.

Alors Pierre rassembla les autres aussi. Ils montèrent sur la montagne qui est appelée « Celle des olives », le lieu où ils avaient l’habitude de se
rassembler avec le bienheureux Christ, quand il était dans le corps.

Alors lorsque les apôtres se furent assemblés et mis à genoux, ils prièrent ainsi, disant :


« Père, Père, Père de la lumière,
qui possèdes les Incorruptibilités,
écou[te]-nous comme [t]u t’es com[p]lu
dans ton saint fils, [J]ésus Christ.
Car il devint pour nous un luminaire dans les ténèbres.
Oui, écoute-nous ! ».

Et ils se mirent de nouveau à prier, en disant :

« Fils de la Vie, Fils de
l’immortalité,
Toi qui es dans la lumière, Fils,
Christ de l’immortalité,
Notre Sauveur, fortifie nous,
puisqu’ils nous pourchassent pour nous tuer ».


[A]lors apparut une grande lumière, de sorte que la montagne resplendît de cette manifestation. Et une voix retentit jusqu’à eux, disant :

« Écoutez mes propos afin que je vous parle. Pourquoi me cherchez-vous ? Je suis Jésus Christ, qui s[u]is avec vous pour l’éternité ».

Alor[s] les apôtres répon[d]irent et ils disaient : « Seigneur, nous voulons comprendre la Déficience des Éons(*) et leur Plénitude, et encore ceci : 
Comme[nt] sommes-nous re[t]enus en cette demeure ? 
Comment sommes-nous venus en ce lieu ? 
De quelle façon en sortirons-nous ? 
Comment possédons-nous [la lic]ence de parler hardiment ? 
Pourquoi les Puissances nous combattent-elles ? »

Alors une voix leur vint de la lumière, disant :

« C’est vous-mêmes qui témoignez que je vous ai dit toutes ces choses. Ma[is à] cause de votre incrédulité je [v]ais parler de nouveau.

Premier point : De la [Défici]ence des Éons. Voici [ce qu’est] la Déficience. 

Quand donc la désobéissance et la déraison de la Mère se manifestèrent contre l’ordre établi par la grandeur du Père, elle voulut susciter des Éons et, quand elle parla, app<ar>ut l’Authadès (**). Puis, lorsqu’elle laissa une portion (d’elle même),

l’Authadès s’en saisit, et cela devint une déficience. Telle est la Déficience [d]es Éons.

Et lorsque l’Authadès reçut une portion, il la sema et il établit des Puissances sur elle et des Autorités, et il l’emprisonn[a] parmi les Éons m[o]rts. Et elles, toutes les Puissances du monde, se réjouirent d’avoir été engendrées. Cependant, elles ne connaissent pas Celui qui est préexistant, puisqu’elles lui sont étrangères. 

Mais, c’est celui-là (l’Authadès) [qu]i a [été] doté de puissance et célébré par des louanges ! 

Or, lui, l’Authadès s’enorgueillit de la louange des Puissances. Il [de]vint contrefacteur et il [v]oulut modeler image [pour image] et forme pour f[or]me. Et il chargea les Puissances sous son autorité de modeler de[s] corps morts. Et ceux-ci tirèrent leur origine d’une contrefaçon de l’idée préexistante.

Autre point : De la Plénitude. C’est moi, qui ai été envoyé dans le corps pour la semence qui est tombée, et je suis descendu dans leur ouvrage de mort.
Mais [elles] ne me rec[on]nurent pas ; elles pensaient que [j’]étais un homme mort. 

Et je p[ar]lai avec ce qui est mien. Et il m’écouta de la même mani[ère] que vous m’avez écou[t]é aujourd’hui. Et je lui donnai pouvoir d’entrer dans l’héritage de sa paternité. Et je pris [ . . . . . . . . . . . . fut empli], [ . . . . . ] dans son salut. [Et] puisqu’il ét[a]it Déficience, il devint ainsi Plénitude.

Au[t]re point : Du fait que vous êtes emprisonnés. C’est que vous êtes miens. Si vous vous dépouillez de la corruption, alors, vous deviendrez des luminaires au milieu des hommes morts.

[Autr]e point : C’est vous qui devez combattre les Puissances. C’est qu’e[ll]es ne se reposent point com[me] vous, car elles ne désirent pas [qu]e vous soyez sauvés ». 

Alors les apô[t]res se prosternèrent de nouveau, en disant :

« Seigneur, enseigne-nous com[m]ent combattre les Archontes, puisque [les A]rchontes sont au-dessus de nous »
.
Alors [une v]oix retentit jusqu’à eux, venue [d]e Celui qui leur apparaissait, disant : 

« Quant à vous, voici comment vous [l]es combattrez, — car les
Archontes combattent l’homme intérieur —, vous [do]nc, vous les combattrez ainsi : rassemblez-vous et enseignez dans le monde la promesse du salut et ceignez-vous de la puissance de mon [P]ère et exprimez votre prière ; et lui, le Père, vous aidera comme il vous a aidés après m’avoir envoyé Ne c[rai]g[n]ez pas [ . . . . . . . . . . . . ] ainsi que je vo[us] l’ai déjà di[t] lorsque j’étais dans le [c]orps ».

[A]lors vinrent du ciel un éclair et un coup de tonnerre, et Celui qui leur était apparu en ce lieu-là fut ravi au ciel.

Alors les apôtres rendirent grâce au Seigneur par toutes sortes de louanges, et ils rentrèrent à Jérusalem. Et, e[n] descendant, ils écha[n]geaient des propos en cours de route sur la lumière [q]ui était survenue. Et l’on se mit à parler du Seigneur.

On disait : « Si lui, notre Seign[eur], a souffert, à plus forte raison, nous ! » 

Pierre répondit en disant : « Il a souffert à cause de [nous] et il [nous] faut aussi souffrir à cause de notre pe[tit]esse ».

Alors une voix parvint jusqu’à eux, disant : « Je vous ai dit bien des fois qu’il vous faut souffrir, qu’il faut que l’on vous mène dans des synagogues et (devant) des gouverneurs afin que vous souffriez. Mais celui qui ne souffrira pas, non plus [ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P]ère [ . . . . . . . . . . . . . . ] . pour qu’il . . . [ . . . . . . ].

Mais les apôtres se réjo[uirent] bea[uc]oup et descendirent à [Jérusal]em, puis ils montèrent au Temple. Ils ens[eign]èrent à être sauvé au nom du [Sei]gneur Jésus Christ ; et ils guérirent [une] multitude.

Et [Pie]rre ouvrit la bouche, et il d[i]t à ses disciples : « [Assurém]ent, notre Seigneur Jésus, quand il était dans le corps, nous [a] donné des signes de toutes choses, car c’est lui qui [est] descendu. 

Mes frères écoutez ma voix ». [E]t il fut rempli de l’Esprit Saint. Il [par]la ainsi :


« Notre luminaire, Jésus
[est] de[scendu] et il a été crucifié
et il a por[té une] couronne d’épines,
et il a re[vêtu] un vêtement de pourpre,
et il a été [cloué] sur du bois,
et il a été inhumé dans u[ne] tombe,
et il s’est ressuscité des m[or]ts. »


Mes frères, Jésus est étranger à cette souffrance, mais c’est nous qui avons souffert par la transgression de la Mère. Et ainsi, toute chose, il l’a accomplie semblablement en nous. Car le Seigneur Jésus, le fils de la gloire incommensurable du Père, est l’auteur de notre vie. 

Mes frères, n’écoutons donc pas ces hors-la-loi 30 et marchons dans [. . . . . . . . . . . . . . . . . .] [ Pie]rre ras[sembla les autres] (apôtres) en disant : 

(PIERRE) [« Notre Seigne]ur Jés[us] Christ, toi qui es à l’origine d[e notr]e repo[s], donne nous l’esprit de scie[n]ce afin que, nous aussi, nous accomplissions des miracles ».

Alors Pier[re] et les autres apôtres [furent doués de] vision et furent remplis de l’Espri[t] Saint, et chacun opéra des guérisons et ils se répartirent pour annoncer le Seigneur Jésus. Puis ils se réunirent entre e[ux] (et) ils s’embrassèrent [en] disant : « Amen ».

Al[ors] Jésus leur apparut en leur disant : « Que la paix soit avec vous [tous] et avec quiconque croit en mon nom. Et quand vous partirez, qu’il y ait en vous joie, grâce et puissance. Mais ne craignez pas : voici que je suis avec vous pour l’éternité ».

Alors, les <a>pôtres furent répartis en vue des quatre messages, pour prêcher, et ils s’en allèrent en pai[x] dans la puissance de Jésus.

__________ 

Signification des termes :

(*) - Éons : Le terme éon, ou eôn, signifie d'abord « vie », ou « être », et a progressivement évolué vers celui de « éternité ». Il vient du grec ancien αἰών, aiôn (apparenté au latin aevus qui nous donne âge), à travers la koinè grecque αἰών, aion, puis le latin aeon chez les auteurs chrétiens de l'antiquité tardive. 

(**) - Authades : La signification de authades en grec est arrogant en français - Vient de autos et de hedone on retrouve ce terme dans : 


Référence
|Verset
Tite 1 : 7Car il faut que l'évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu; qu'il ne soit ni arrogant (authades), ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain déshonnête;
2 Pierre 2 : 10ceux surtout qui vont après la chair dans un désir d'impureté et qui méprisent l'autorité. Audacieux et arrogants (authades), ils ne craignent pas d'injurier les gloires,


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