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Enoch
Le gardien du livre
Le gardien du livre
CHAPITRE 1
Voici les paroles de bénédictions d’Énoch avec lesquelles il bénit les élus et les justes qui vivront au temps de l’affliction, quand seront exterminés tous les méchants et les impies et verront le salut des justes. Énoch, homme juste qui marchait devant le Seigneur, quand ses yeux furent ouverts, et qu’il eut contemplé une sainte vision dans les cieux, parla, et il prononça ses poèmes: Voici ce que me montrèrent les saints anges. Ces anges me révélèrent toutes choses et me donnèrent l’intelligence de ce que j’avais vu, ce n’est pas pour la génération présente, mais c’est pour une génération éloignée, que je parle. Je prends maintenant la parole au sujet des élus, et c’est à leurs sujet que je profère mon poème.
Le Saint le Grand quittera Sa demeure. Le Dieu d’éternité doit fouler un jour le sommet du mont Sinaï, apparaître dans son tabernacle, et Se manifester dans toute Son Énergie de sa céleste puissance. Tous les Veilleurs seront effrayés, tous seront consternés. tous seront terrifiés, mais les Veilleurs fidèles chanteront des mystères par toutes les extrémités de la terre. Toutes les extrémité de la terre vacilleront. Tous seront saisis de crainte et d’effroi, même aux extrémités de la terre. Les hautes montagnes seront ébranlées ; les collines élevées seront abaissées ; elles s’écouleront devant sa face comme la cire devant la flamme. La terre sera submergée, la terre s’ouvrira en un gouffre béant, et tout ce qui l’habite périra ; or tous les êtres seront jugés, tous, même les justes. Mais les justes obtiendront la paix ; il conservera les élus, et exercera sur eux sa clémence. Alors ils deviendront la propriété de Dieu ; il les comblera de bonheur et de bénédictions ; et la splendeur de la Divinité les illuminera.
CHAPITRE 2
Voici ! il arrive avec ses saintes myriades, pour juger l’univers, faire périr tout impie, confondre toute chair, pour tous les actes d’impiété qu’ils ont commis et pour les outrages qu’ont proférés contre lui les pécheurs impies.
CHAPITRE 3
Tous ceux qui habitent dans les cieux savent ce qui se passe là-bas. Ils savent que les globes célestes qui nous illuminent ne changent point leur voie ; que chacun d’eux se lève et se couche régulièrement , dans le temps qui lui est propre, sans jamais transgresser les ordres qu’il a reçus. Ils regardent la terre, et soudain ils connaissent tout ce qui s’y passe depuis le commencement jusqu’à la fin. Ils voient que chacune des créations de Dieu suit invariablement la voie qui lui est tracée. Ils voient l’été et l’hiver ; ils voient que toute la terre est remplie d’eau, et que la nuée, la rosée et la pluie se déverse au-dessus d’elle.
CHAPITRE 4
Ils considèrent et admirent comme chaque arbre se couronne de feuilles ; comment il les perd ensuite, à l’exception de quatorze arbres privilégiés qui reste toujours verts, et qui pendant plusieurs hivers présentent l’apparence du printemps.
CHAPITRE 5
1.Ils admirent ensuite dans les jours de l’été comment le soleil échauffe la terre, dès le commencement de sa carrière, tandis que vous cherchez la fraîcheur du feuillage ; tandis que le sol est crevassé par la chaleur torride, et que vous êtes incapable de vous promener soit dans la plaine, soit sur la montagne.
CHAPITRE 6
Ils admirent ensuite comment les arbres en se couvrant de feuilles poussent en même temps des fruits ; mais aussi ils comprennent en même temps et reconnaissent que celui qui vit éternellement fait pour nous toutes choses. Que toutes les oeuvres de chaque année, que toutes ses créations suivent invariablement les ordres qu’il leur a donnés ; toutefois, quand Dieu a résolu ainsi, toutes choses doivent s’évanouir. Ils voient comment les mers et les fleuves accomplissent chacun leur mission respective. Or vous, vous avez changez vos oeuvres, vous ne remplissez qu’imparfaitement les commandements de votre Seigneur ; vous transgressez ses ordres, vous calomniez sa grandeur ; et vous avez prononcé des propos insolents et hautains, de votre bouche impure contre Sa Majesté !
Pécheurs au coeur endurci, il n’y aura point de paix pour vous ! Alors vous maudirez vous même vos jours, et les années de votre vie seront effacées du livre des vivants et les années de votre perdition se multiplieront dans une malédiction éternelle ; vous serez en exécration à toutes les créatures, et vous n’obtiendrez point de miséricorde. Dans ce jour, vos noms seront voués à l’éternelle malédiction de tous les justes ; et les pécheurs mêmes exécreront à tout jamais. Oui, ils vous exécreront aussi bien que les impies. Mais pour les élus, à eux la lumière, la joie, la paix ; à eux l’héritage terrestre. Pour vous, impies, pour vous malédiction.
Alors les élus recevront la sagesse, et il n’y aura plus ni transgression, ni impiété, ni orgueil ; mais ils se conduiront avec prudence, s’humilieront eux-mêmes, et ne violeront plus les saints commandements. Aussi ne seront-ils pas condamnés tout le temps de leur vie, et leur mort sera sans trouble et sans douleur ; la somme de leurs jours sera complète ; ils vieilliront dans la joie et la paix ; et leurs années de bonheur se multiplieront avec la joie, avec la paix, sans nuage, sans trouble, tout le temps de leur existence.
CHAPITRE 7
Il arriva que lorsque les humains se furent multipliés dans ces jours, il arriva que des filles
leur naquirent élégantes et belles. Et lorsque les anges, les enfants des cieux, les eurent vues, ils en devinrent amoureux ; Ils se dirent les uns aux autres : choisissons-nous des femmes de la race des hommes, et ayons des enfants avec elles. Alors Samyaza, leur chef, leur dit : je crains bien que vous ne puissiez accomplir votre dessein. Et que je supporte seul la peine de votre crime. Mais ils lui répondirent : nous vous le jurons. Et nous nous lions tous par de mutuelles exécrations ; nous ne changeront rien à notre dessein, nous exécuterons ce que nous avons résolu. Tous lui répondirent : Jurons tous en nous vouant mutuellement à l’anathème de ne pas renoncer à ce dessein que nous ne l’ayons accompli et que nous n’ayons fait la chose. En effet ils jurèrent tous ensemble et ils se vouèrent mutuellement à l’exécrations. Ils étaient au nombre de deux cents. Ils étaient descendus, au temps de Yéréd sur le sommet du mont Hermon.
Cette montagne avait été appelée Hermon, parce que c’est là qu’ils avaient juré et s’étaient voués
mutuellement à l’anathème. Voici les noms de leurs chefs : Shemêhaza, est le premier ; Arataqif le second après lui ; Ramt, le troisième après lui ; Kokabiel le quatrième après lui ; Tamiel le cinquième après lui ; Ramiel le sixième après lui ; Daniel le septième après lui ; Ziquiel le huitième après lui ; Baraqiel le neuvième après lui ; Asaël le dixième après lui ; Matariel le douzième après lui ; Ananiel le treizième après lui ; Setaouël le quatorzième après lui ;.Shamshiel le quinzième après lui ; Sahriel le seizième après lui ; Toumiel le dix-septième après lui ; Touriel le Dix-huitième après lui ; Yomiel le dix-neuvième après lui ; Yehadiel le vingtième après lui. Ce sont leur décurions. Tel furent les chefs de ces deux cents anges ; et le reste étaient tous avec eux.
Et ils se choisirent chacun une femme, et ils se mirent à les approcher, et a se souiller à leur contact ; et ils leur enseignèrent les drogues, la sorcellerie, les enchantements, et les propriétés des racines et des arbres (la botanique). Et ces femmes conçurent et elles enfantèrent des géants Dont la taille avait trois cents coudées. Ils dévoraient tout le fruit du travail des hommes qu’ils pouvaient produire, et il devint impossible de les nourrir. Alors ils se liguèrent contre les hommes eux-mêmes, afin de les tuer et les dévorer. Et ils commencèrent à se jeter sur toutes les bêtes, les oiseaux, les reptiles, les poissons, pour se rassasier de leur chair et se désaltérer de leur sang. Et alors la terre réprouva les méchants pour ce qui y avait été fait.
CHAPITRE 8
Azaël enseigna encore aux hommes à faire des épées, des couteaux, des boucliers, des cuirasses et des miroirs ; il leur apprit la fabrication des bracelets et des ornements, l’usage de la peinture, l’art de se peindre les sourcils, d’employer les pierres précieuses, et toute espèce de teintures, de sorte que le monde fut corrompu.
L’impiété s’accrut ; la fornication se multiplia, les créatures transgressèrent et corrompirent toutes leurs voies. Shemêhaza enseigna tous les sortilèges, tous les enchantements et les propriétés de racines. Hermoni enseigna l’art de résoudre les sortilèges les exorcismes, la magie, la sorcellerie et les tours. Baraqial enseigna l’astrologie. Kokabiel enseigna les signes des étoiles. Ziqiel enseigna l’astronomie. Et Arataqif enseigna les signes de la terre. Shamshiel les signes du soleil, Sahriel les signes de la lune, et ils se mirent tous à révéler des mystères à leurs femmes. Et comme les hommes périssaient sur la terre, une clameur monta jusqu’aux cieux.
CHAPITRE 9
Alors Michael et Sariel, Raphaël, Gabriel et Uriel, abaissèrent leurs regards depuis le sanctuaire céleste sur la terre, et virent que beaucoup de sang était répandu sur la terre et que toute la terre était plein de vice et de la violence qui y était commise. Ils se dirent les uns aux autres :
C’est la voix de ceux qui crient depuis la terre jusqu’aux portes du ciel, Et c’est à vous, ô essences célestes, c’est à vous que les âmes des hommes accusent et adressent leurs plaintes en disant : Obtenez-nous justice du Très-Haut. Alors ils dirent à leur Seigneur et maître : Tu es le Seigneur des seigneurs, le Dieu des dieux, le Roi des rois. Le trône de ta gloire s’élève de toute éternité, et de toute éternité ton nom est sanctifié et glorifié. Tu es béni, et glorifié à jamais.
Tu es le créateur, le maître souverain de toutes choses ; rien n’est caché à ton regard perçant. Tu domines sur tout, et rien ne peut se soustraire à ton autorité. Tu as vu ce que Azaël a fait ; comment il a enseigné aux hommes toute espèce d’iniquités, et comment il a révélé au monde tout ce qui se passe dans les cieux. Shemëhaza aussi a enseigné aux hommes la sorcellerie, lui que tu avais placé au-dessus de tous ses compagnons. Ils se sont alliés aux filles des hommes ; ils ont péché avec elles, et se sont souillés.
Ils leur ont découvert les crimes les plus abominables. Et les femmes ont enfanté les géants. Et toute la terre a été remplie de sang et d’iniquité. Et voici maintenant que les âmes de ceux qui sont morts, élèvent la voix vers toi. Et font monter leurs plaintes jusqu’aux portes du ciel. Leurs gémissements montent vers toi ; les hommes ne peuvent se soustraire à l’iniquité qui couvre la face de la terre. Or tu connais toutes choses, avant même qu’elles existent. Tu connais toutes choses ; tu sais tout ce qui se passe, et cependant tu ne nous dis rien. Pour tant de crimes, que devons-nous faire aux méchants ?
CHAPITRE 10
Alors le Très-Haut, le Grand et le Saint fit entendre sa voix. Et il envoya Ouriel, au fils de Lamech, Disant : ordonne-lui en mon nom de se cacher et annonce-lui que la fin est proche mais cache-toi à ses yeux. Puis dévoile-lui le grand cataclysme qui doit faire périr tous les hommes ; car les eaux du déluge se répandront sur la face de la terre, et toute créature sera détruite. Mais enseigne-lui les moyens d’y échapper ; dis-lui comment sa race se perpétuera sur toute la terre. Puis le Seigneur dit à Raphaël : Prends Azaël, lie-lui les pieds et les mains ; jette-le dans les ténèbres ; et abandonne-le dans le désert de Dudael. Fais pleuvoir sur lui des pierres lourdes et pointues ; enveloppe-le de ténèbres. Qu’il y reste à jamais, que sa face soit couverte d’un voile épais ; et qu’il ne voie jamais la lumière. Et quand se lèvera le jour du jugement, plonge-le dans le feu.
Cependant purifie la terre, que les anges ont souillée ; annonce-lui la vie ; annonce-lui que je la revivifierai. Les fils des hommes ne périront pas tous à cause des secrets que les Veilleurs leur ont révélés et qu’ils ont enseignés à leurs descendants. Mais la terre a été souillée par les enseignements impurs d’Azaël. Aussi est-ce lui qui doit être responsable de tous les crimes.
Le Seigneur dit ensuite à Gabriel : Va vers les méchants, vers les réprouvés, vers les enfants de fornication ; extermine ces enfants de fornication, ces rejetons des Veilleurs, du milieu des hommes ; pousse-les, excite-les les uns contre les autres. Qu’ils périssent de leurs propres mains ; car leurs jours ne seront pas complets. Ils te supplieront, mais leurs prières n’obtiendront rien pour eux ; et c’est en vain qu’ils espèreront pour leurs enfants la vie éternelle, et même une vie de cinq cents années.
Le Seigneur dit ensuite à Michael : Va et annonce le châtiment qui attend Shemêhaza et tous ceux qui ont participé à ces crimes, qui se sont unis à des femmes, qui se sont souillés par toutes sortes d’impureté. Et quand leurs fils seront exterminés, quand ils auront vu la ruine de ce qu’ils ont de plus cher au monde, enchaîne-les sous la terre, pour soixante-dix générations, jusqu’au jour de jugement, et de la consommation universelle ; et l”effet de ce jugement sera pour eux éternel.
Alors ils seront jetés dans les profondeurs d’un feu qui les tourmentera sans cesse ; et ils y resteront toute l’éternité. Quiconque aura été condamné à la perdition, dès maintenant, sera enchaîné avec eux, et au temps du jugement que j’exercerai ils disparaîtront pour toujours. Avec eux leur chef brûlera dans les flammes ; et tous ils y seront enchaînés jusqu’à la consommation d’un grand nombre de générations. Extermine en même temps toutes les âmes adonnées à de coupables jeux ; extermine les rejetons des vigilants ; assez et trop longtemps ils ont tyrannisé le genre humain.
Que les oppresseurs soient enlevés de la face de la terre. Fais disparaître toute la violence de la surface de la terre ; que cesse toute oeuvre de perversité ; que la plantation de justice et de vérité apparaisse.
Mais que la plante de la justice et de l’équité refleurisse, et devienne un gage de bénédiction. Car la justice et l’équité doivent refleurir avec la joie pour des temps sans fin. Et alors tous les justes vont échapper, ils resteront en vie jusqu’à ce qu’ils aient engendré des milliers enfants, tandis que les jours de leur jeunesse et de leurs vieillesse s’accompliront dans la paix. A cette époque toute la terre sera cultivée dans la justice ; il y sera planté un arbres et sera comblé de bénédictions ; tous les arbres délicieux y seront plantés. La vigne y croîtra en abondance, et produira du fruit à satiété ; toutes les semences qui seront confiées à la terre, rapporteront mille mesures pour une ; et une mesure d’olive, fournira à dix pressées d’huile.
Délivre la terre de toute tyrannie, de toute injustice, de tout crime, de toute impiété, de tout ce qui peut souiller. Que le mal en soit banni à jamais. Alors, les enfants des hommes vivront dans la justice, et toutes les nations me rendront les honneurs qui me sont dus ; toutes me béniront, toutes m’adoreront. La terre sera délivrée de toute corruption, de tout crime, de tout châtiment, de toute souffrance ; et elle n’aura plus à craindre de moi un déluge exterminateur.
CHAPITRE 11
Dans ces jours, j’ouvrirai les trésors de la bénédiction que recèle le ciel, je les répandrai sur la terre, et ils féconderont les oeuvres et le travail des hommes. La paix et la justice feront alliance avec les hommes, et ces unions sacrées dureront autant que le monde et que les générations.
CHAPITRE 12
Auparavant, Énoch fut enlevé de la terre ; et personne ne sut où il avait été enlevé, ni ce qu’il était devenu. Tous ses jours, il les passa avec les saints, et avec les Veilleurs. Moi, Énoch, je bénissais le Grand Seigneur, le Roi de la paix. Et voici : les Veilleurs me nommèrent Énoch le scribe. Et le Seigneur me dit : Énoch, scribe de justice, va dire aux Veilleurs du ciel, qui ont abandonné les hauteurs célestes et leurs éternelles demeures, qui se sont souillés avec les femmes, Et ont pratiqué les oeuvres des hommes, en prenant des femmes à leur exemple, qui se sont enfin corrompus sur la terre. Dis-leur que sur la terre, ils n’obtiendront jamais ni paix, ni rémission de leurs péchés. Jamais ils ne se réjouiront dans leurs rejetons ; ils verront leurs biens-aimés exterminés ; ils pleureront leurs fils exterminés ; ils me prieront pour eux, mais jamais ils n’obtiendront paix ou miséricorde.
CHAPITRE 13
Énoch partit donc, et il dit à Azaël : Il n’y a plus de paix pour toi, une grande sentence a été prononcée contre toi. Il t’enchaînera ; Il n’y aura jamais pour toi ni soulagement ni miséricorde, ni intercession, à cause de l’oppression que tu as enseignée. Et parce que tu as appris aux hommes à outrager Dieu, à pécher et à tyranniser leurs semblables. Et je le quittai, et j’allai annoncer la même nouvelle à tous les compagnons de ses crimes ; Et ils furent terrifiés et saisis d’un affreux tremblement ; Et ils me supplièrent d’écrire pour eux une humble supplique pour obtenir le pardon de leurs fautes ; ils me prièrent de la faire parvenir au trône du Dieu du ciel, car ils n’osaient ni s’adresser à lui, ni même lever les yeux au ciel, à cause du grand crime pour lequel ils avaient été jugés.
Alors, j’écrivis une humble supplique à leur sujet, afin de leur faire obtenir repos et miséricorde pour tout ce qu’ils avaient fait. Puis je les quittai, et continuai ma route, tout en lisant leur requête, vers les eaux du Dan, au pays de Dan, qui se trouvent au Sud-Ouest de l’Hermon, et j’ai lu leur requête, je m’endormis. Et voici que j’eus un songe, et une céleste vision. Je levai les paupières vers les portes du temple céleste. Je vis des visions de châtiments, et une voix me dit : Parle aux fils du ciel pour les confondre. Quand je m’éveillai, je me rendis auprès d’eux. Ils étaient tous réunis, assis pleurant et la face voilée à Abelmaïm, lieu situé entre le Liban et Senir. Je racontai en leur présence toutes les visions et les songes que j’ai eu en dormant. Et je leur adressai les paroles de justice et de la vision pour confondre les Veilleurs du ciel.
CHAPITRE 14
Ceci est le livre des paroles de justice, et des paroles adressées aux vigilants, qui sont de ce monde, selon l’ordre que m’a donné dans la vision le Saint et le Grand. Je vis donc en songe que je parlais avec ma langue de chair et avec le même souffle dont le Tout-Puissant a animé la bouche des hommes, pour converser entre eux. Et je compris avec le coeur. Et de même que le Seigneur a créé et donné aux hommes le pouvoir de comprendre les paroles de connaissances, de même aussi, il a créé pour nous, et il m’a attribué le rôle, m’a fait et m’a créé pour reprendre les vigilants, les enfants du ciel. J’ai donc rédigé vos prières ; voici ce qui m’a été montré dans ma vision : tant que le monde existera, jamais vous n’obtiendriez ce que vous demandez.
Le jugement a été prononcé contre vous ; par un décret contre vous ; désormais, vous ne monterez plus jamais au ciel ; et sur terre, vous serez enchaînés aussi longtemps qu’existera le monde lui-même.
Mais auparavant, vous serez témoins de la misère de vos fils bien-aimés ; vous ne les posséderez plus. Ils tomberont par le glaive sous vos propres yeux. Et n’adressez point de prières ni pour eux ni pour vous ! Vous pleurerez, et vous supplierez en silence, sans articuler un mot du plaidoyer que j’ai rédigé. Telles sont les paroles du livre que j’écrivis.
Voici maintenant la vision que j’eus : Voici : je me voyais environné de nuages et de brouillards criant vers moi ; je contemplais avec inquiétude le mouvement des étoiles filantes et des éclairs, tandis que des vents favorables soulevaient mes ailes, et accéléraient ma course. Je fus élevé et emporté vers le ciel, et j’arrivai bientôt à un mur bâti avec des grêlons et entouré de langues de feu. Je commençais à être saisi d’effroi. Cependant, je me suis enfoncé au milieu de ces flammes, et approché d’un palais grandiose fait de grêlons. Les murs ressemblaient à des dalles, toutes faites de neiges, et les fondements étaient de neige. Ses toits étaient formé d’étoiles filantes et d’éclairs de lumière, et l’on voyait, au milieu, des Kéroubîms de feu et un ciel d’eau. Des flammes vibraient autour de tous ses mures, et la porte était embrassées. Quand je fus entré dans cette habitation, elle était à la fois brûlante comme le feu, et froide comme la neige ; et il n’y avait là aucune trace d’aliment de vie. Alors, une terreur soudaine s’empara de moi ; je tressaillis d’effroi. Tout tremblant, je tombai la face contre terre, et j’eus une vision. Voici : Il y avait un autre palais plus vaste que la premier, dont toutes les portes étaient ouvertes devant moi, et tout bâti en langues de feu. L’ensemble était si magnifique, si grandiose, si majestueux, que je ne puis vous en représenter,] ni la splendeur qui l’environne, ni sa vaste étendue. La base en était de feu ; au-dessus, brillaient des éclairs et des étoiles filantes, et le toit était tout entier d’un feu étincelant. Je l’examinai avec attention, et je vis qu’il y avait un trône élevé ; Dont l’aspect ressemblait à du cristal, tandis que son contour était comme l’orbe éclatant du soleil ; et il en sortait des voix de Kéroubîms.
De ce trône puissant, s’échappaient des torrents de flammes, Qu’il était impossible d’envisager. Et il avait quelqu’un assis sur ce trône de gloire, Dont le vêtement était plus brillant que le soleil et plus blanc que la neige. Et aucun ange n’était capable de regarder en face le Glorieux et le Magnifique, ni de s’approcher de lui ; aucun oeil mortel ne pouvait le contempler. Un feu brillant brûlait autour de lui.
Il s’élevait aussi devant lui, un feu d’une grande étendue ; en sorte qu’aucun de ceux qui l’entouraient ne pouvaient en approcher, et des myriades de myriades étaient devant lui. Il n’avait besoin ni de conseil, ni d’assistance, et les saints qui formaient sa cour, ne le quittaient ni jour ni nuit. Je m’approchai autant que je pus, voilant ma face. Et plein de frayeur. Alors, le Seigneur lui-même daigna de sa propre bouche, m’appeler par mon nom : Approche, dit-il, approche de plus près, et viens entendre ma sainte parole. Chacune de Ses paroles est une oeuvre. Et il me prit, et il me fit pencher jusqu’à la porte. Et moi, je tenais mes yeux baissés vers la terre.
CHAPITRE 15
Alors, s’adressant à moi, il me parla ainsi : Écoute, écoute sans crainte, ô juste Énoch, ô scribe de justice, approche, et écoute ma voix. Va, dis aux Veilleurs du ciel qui t’ont envoyé pour me prier pour eux : Vous deviez prier pour les hommes, et non pas les hommes pour vous ! Pourquoi avez-vous abandonné les saintes hauteurs du ciel, votre demeure éternelle, pour aller vous souiller avec des femmes ? Pourquoi vous êtes-vous épris des filles des hommes ; en avez-vous fait vos épouses ; avez-vous pratiqué avec elles les oeuvres des enfants de la terre, et donné naissance à une race impie ?
Vous qui étiez des esprits célestes, en possession de la sainteté, de la vie éternelle, vous vous êtes souillés avec des femmes ; vous avez travaillé aux oeuvres de la chair, vous avez engendré dans le sang, vous avez agi comme ceux qui ne sont que de sang et de chair. Eux, ils ont été créés pour mourir.
Voilà pourquoi je leur ai donné des femmes, afin qu’ils puissent cohabiter avec elles, engendrer des enfants qui perpétuent leur race sur la terre. Mais vous, vous avez été créé de purs esprits dès le commencement, vous possédez une vie éternelle, vous n’êtespoint sujets à la mort. Aussi ne vous avais-je point donné de femmes, parce que, esprits purs, vous deviez habiter dans le ciel.
Et maintenant les géants, qui sont le prix du commerce de l’esprit et de la chair, seront appelés sur la terre de mauvais esprits, et leur demeure sera sur la terre. Ils procréeront à leur tour de mauvais esprits, parce qu’ils tiennent au ciel par un côté de leur être, parce que c’est des saints Veilleurs qu’ils tirent leur origine. Ils seront donc de mauvais esprits sur la terre, et on les appellera esprits du mal. La demeure des esprits célestes est le ciel ; mais c’est la terre qui doit être la demeure des esprits terrestres qui sont nés sur la terre. Les esprits des géants seront comme les nuages, qui apportent sur la terre les fléaux de toute espèce, la peste, la guerre, la famine Et le deuil. Il ne boiront ni ne mangeront, invisibles à tous les regards, ils s’insurgeront encore entre les hommes et les femmes : parce qu’ils ont reçu la vie dans les jours de destruction et de carnage.
CHAPITRE 16
Lors de la mort des géants, quelque part qu’aillent leurs âmes lorsqu’elles abandonneront leur corps, tâche que ce qui est chair en eux, périsse avant le jugement. Qu’elle soit exterminée jusqu’au jour de la grande consommation de l’univers ; alors que les Veilleurs infidèles et les impies seront détruits pour toujours. Quant aux Veilleurs, qui t’ont envoyé pour m’implorer pour eux, Dis-leur, à ces intelligences célestes : Vous avez eu le ciel pour demeure ; mais les secrets d’en haut ne vous ont pas été révélés ; cependant vous avez connu un secret d’iniquité. Et vous l’avez dévoilé aux femmes dans les mouvements de votre coeur, et par là vous avez multiplié le mal sur la surface de la terre. Dis-leur donc : Jamais vous n’obtiendrez grâce, ni jamais vous ne recevrez la paix !
CHAPITRE 17
Puis ils m’enlevèrent dans un endroit où il y avait des occupants qui devenaient comme un feu dévorant ; et où, selon leur bon plaisir, ils reprenaient la ressemblance de l’homme à leur gré. Ils me conduisirent sur un lieu élevé ténébreux, sur une montagne dont le sommet s’élançait dans les cieux.
Et je vis les trésors des éclairs et du tonnerre aux extrémités de ce lieu, dans l’endroit le plus profond. Il y avait là un arc de feu, et de flèches dans un carquois, et une épée de feu et toute espèce d’éclairs.
Puis ils me transportèrent auprès d’une eau jaillissante, et du côté de l’occident, vers les feux du soleil couchant. J’arrivai à une rivière de feu qui coulait comme de l’eau et se jetait dans la grande mer occidentale. Je vis tous les grands fleuves, et j’arrivai bientôt au milieu des noires ténèbres ; dans ces lieux où toute chair émigre ; je vis les montagnes de ténèbres qui produisent l’hiver, et l’endroit d’où l’eau s’écoule dans leurs abîmes respectifs. Je vis aussi l’embouchure de tous les fleuves du monde, et l’embouchure de l’abîme.
CHAPITRE 18
Puis j’arrivai aux réservoirs de tous les vents, et je remarquai comment ils servaient à l’ornement de la terre, et à la conservation des fondements de la terre. Je vis la pierre qui supporte les angles de la terre. Je vis aussi les quatre esprits qui soutiennent la terre et le firmament du ciel. Je vis les quatre esprits qui soufflent dans les hauteurs du ciel ; Ceux qui s’élèvent entre le ciel et la terre, et qui forment les colonnes du ciel. Je vis les vents qui font tourner le ciel et entraînent dans leurs orbites le soleil et les étoiles ; et, au-dessus de la terre, je vis le vent qui supporte les nuages. Je vis la voie des anges. Je vis, de l’extrémité de la terre, le firmament du ciel qui pèse sur elle. Alors je me tournai vers le midi. Là brûlaient nuit et jour six montagnes de pierres précieuses, trois du côté de l’orient, trois du côté du midi.
Celles du côté de l’orient se composaient de pierres de diverses couleurs ; de perles et d’antimoine ; celles du côté du midi étaient de pierres rouges. Leur sommet s’élevait jusqu’au ciel, comme le trône de Dieu ; il était d’albâtre, et, dans sa partie supérieure, de saphir. Je vis aussi le feu ardent qui brûlait sur les montagnes. Là aussi je vis dans une région immense le lieu où les eaux étaient rassemblées. J’y vis aussi les sources de la terre, cachées dans les colonnes embrasées des cieux. Et dans ces colonnes du ciel je vis des feux qui jaillissaient sans nombre, mais ni en haut ni en bas. Au-dessus de ces sources, je vis un endroit qui n’avait ni le firmament au-dessus, ni la terre au-dessous, il n’y avait pas non plus d’eau ; et rien à droite ni à gauche ; c’était une plage déserte.
Et là j’aperçus sept étoiles, brillantes comme des montagnes de feu, ou comme de sublimes esprits.
Alors l’ange dit : cet endroit sera jusqu’à la consommation du ciel et de la terre la prison des étoiles et des armées du ciel. Ces étoiles qui roulent au-dessus du feu sont celles qui ont transgressé les commandements de Dieu, avant la fin de leur épreuve. Aussi les a-t-il enchaînées dans ce lieu, jusqu’à ce qu’elles aient expié leur crime dans l’année mystérieuse.
CHAPITRE 19
Alors Ouriel s’écria : Voici les anges qui ont cohabité avec les femmes, et se sont désignés des chefs ;
Qui ont souillé les hommes, multiplié parmi eux les erreurs, au point de leur faire faire des sacrifices aux démons, comme à des dieux. Mais au grand jour, ils seront jugés et ils périront, et leurs femmes avec eux, parce qu’elles se sont laissé séduire sans résistance. Et moi, Énoch, moi seul, j’ai vu la fin de toutes chose, et il n’a été donné à personne de la voir comme moi.
CHAPITRE 20
Voici le nom des anges qui veillent. Ouriel, un des saints anges, qui est préposé au monde et au Tartare. Raphaël, un des saints anges qui est préposé aux esprits des humains. Ragouel, un des saints anges, qui punit le monde des luminaires et les luminaires. Michael, un des saints anges qui est préposé aux hommes vertueux et aux nations. Sariel, un des saints anges qui est préposé aux esprits qui pèchent contre l’esprit. Gabriel, un des saints anges, qui est préposé au Paradis, aux dragons et aux Kéroubîms. Remiel, l’un des saints anges, est chargé par Dieu du soin des ressuscités
CHAPITRE 21
Je fis ensuite un long circuit pour arriver à un lieu où rien n’était au complet. Je ne vis là ni l’oeuvre admirable du ciel élevé, ni la terre et ses merveilles ; ce n’était qu’un désert solitaire et terrible. Là aussi je vis sept étoiles enchaînées les unes aux autres, comme de grandes montagnes, comme des feux embrasés. Et je m’écriai à cette vue : Pour quel crime ces étoiles sont-elles enchaînées ; pourquoi ont-elles été reléguées dans ce lieu ? Alors Ouriel, un des saints anges qui était avec moi et qui me servait de guide, me répondit : Énoch, pourquoi cette question ? Pourquoi cette inquiétude, cette anxiété ? Ces étoiles ont transgressé le commandement du Dieu Très-Haut ; et pour expier leur crime, elles ont été enchaînées, dans ce lieu pour un nombre infini de siècles. De là je passai dans un autre lieu de terreur : Là je vis l’oeuvre d’un feu immense, ardent et dévorant, au milieu duquel il y avait une division. Et des colonnes de feu se combattaient entre elles et elles s’enfonçaient dans l’abîme. Et il me fut impossible d’évaluer ni sa grandeur, ni sa hauteur ; je ne pus pas non plus connaître son origine. Et je m’écriai encore à cette vue : Quel lieu terrible ! Qu’il est difficile d’en sonder les mystères. Ouriel, un des anges qui étaient avec moi, me répondit et me dit : Énoch, pourquoi ces alarmes, pourquoi cet étonnement à la vue de ce lieu terrible, à la vue de ce lieu de souffrance ? C’est ici, ajouta-t-il, la prison des anges ; et ils y seront renfermés à jamais !
CHAPITRE 22
De là, je m’avançai vers un autre lieu, où, du côté de l’occident, je vis une grande et haute montagne, un rocher escarpé, et quatre cavernes s’y ouvraient. À l’intérieur, ces lieux étaient profonds, spacieux, lisses et égales, mais d’une profonde obscurité.] Trois de ces cavernes étaient ténébreuses, la quatrième était lumineuse. Alors Raphaël, un des saints anges qui m’accompagnait, me dit : Ces cavernes doivent rassemblés les esprits des morts ; toutes les âmes humaines y seront assemblées.
Ces cavernes sont destinées à être leur prison- c’est ainsi qu’elles ont été créées jusqu’au jour ou ils seront jugés, jusqu’au moment du jour final, celui du grand jugement qui sera exercé sur eux. J’ai vu là l’esprit d’un mort qui accusait et sa plainte montait jusqu’au ciel. Il criait et accusait. Alors j’interrogeai Raphaël, le saint Veilleur qui m’accompagnait, et je lui dit : À qui appartient cette esprit qui accuse ainsi et dont la voix accusatrice monte vers le ciel ? Il me répondit : C’est la voix de l’esprit d’Abel, qui a été tué par son frère Caïn, et qui l’accusera jusqu’à ce que sa race soit exterminée de dessus la face de la terre. Jusqu’à ce que sa race soit effacée d’au milieu des hommes.
Alors je l’interrogeai : Pourquoi les cavernes sont-elles séparés les unes des autres ? Il me répondit : Il y a trois cavernes pour séparer les esprits des morts ; Ainsi il a été réservé celle d’où jaillit la source lumineuse. Il en a été créé une pour les pécheurs morts et enterrés sans avoir subi de jugement durant leur vie : C’est ici que leurs âmes sont enfermées ; jusqu’au grand jour du jugement, c’est ici qu’elles sont en proie à des douleurs intolérables, et du supplice de ceux qui sont maudits pour l’éternité, c’est la rétribution de leur esprit : On les enchaînera ici à tout jamais. Et voilà ce qui existe depuis le commencement du monde. Les esprits de ceux qui accusent sont séparées de celles qui veillent pour leur ruine, pour leur extermination au jour des péchés. Ainsi il en a été créé une destiné aux esprits des humains injustes et pécheurs, ceux qui ont commis l’iniquité et qui se sont mêlés à la société des impies, auxquels ils ressemblent. Parce qu’ils souffrent ici, leurs esprits seront moins punis, ils ne seront pas châtiés au jour du jugement ; mais enfermées dans ce lieu, ils n’en sortiront jamais. Alors je louai Dieu. Et je dis : Béni soit le jugement de justice, Béni soit le Seigneur de gloire et de justice, le dominateur suprême et éternel.
CHAPITRE 23
De là j’arrivai dans un autre lieu, du côté de l’occident, aux extrémités de la terre. Où je vis un feu ardent et un mouvement perpétuel, qui roulait nuit et jour, sans trêve ni repos. Et j’interrogeai l’ange qui m’accompagnait, et je lui dis : Qu’est-ce que ce feu qui ne connaît pas de trêve ? Alors Ragouel, un des anges qui m’accompagnaient, me répondit : Ce feu ardent, qui se meut sans cesse vers l’occident, est le feu qui embrase, poursuit tous les luminaires du ciel.
CHAPITRE 24
De là je parvins dans un autre lieu, et je vis une montagne de feu brûlant nuit et jour. Dès que j’en fus rapproché, j’aperçus sept brillantes montagnes, dont l’une était distincte de l’autre. Les pierres dont elles étaient formées étaient belles et étincelantes ; elles brillent et rayonnent à la vue, et leur surface est polie. Il y en avait trois à l’orient, et d’autant plus inébranlables, qu’elles étaient l’une sur l’autre ; et il y en avait trois au midi, également inébranlables. Il y avait aussi de profondes vallées, mais qui étaient séparées les unes des autres. Au milieu s’élevait la septième montagne. Et toutes ces montagnes apparaissaient au loin comme des trônes majestueux, et elle étaient couronnées d’arbres odorants. Parmi ces arbres, il y en avait un d’une odeur sans cesse renaissante, et tellement suave, qu’il n’y en avait pas un dans le jardin d’Eden qui exhalât un parfum aussi délicieux. Ses feuilles, ses fleurs, son bois, ne se flétrissaient jamais, et ses fruits étaient beaux.
Ses fruits ressemblaient aux fruits du palmier. A cette vue, je m’écriai : Voilà un arbre admirable à voir ; quelles belles feuilles, quels fruits délicieux ! Alors Michael, un des saints et glorieux anges qui m’accompagnait, et qui était à leur tête, me répondit : Énoch , pourquoi ces questions au sujet de l’odeur de cet arbre ? Pourquoi es-tu avide de le connaître ? Alors moi, Énoch, je lui répondis : Je voudrais tout savoir, mais surtout ce qui regarde cet arbre. L’ange me répondit : Cette montagne que tu vois, et dont la tête élevée égale en hauteur le trône du Seigneur, sera le siège où se reposera le Seigneur de sainteté et de gloire, le Roi éternel, quand il viendra et descendra pour visiter la terre dans sa bonté. Quant à cet arbre à la suave odeur, dont le parfum n’a rien de charnel, personne n’y portera la main, jusqu’au jour de jugement. Quand les méchants auront été livrés aux tourments éternels, cet arbre sera donné aux justes et aux humbles aux justes et aux consacrés. Ses fruits seront réservés aux élus. Car la vie sera plantée dans le saint lieu, du côté du septentrion, vers la demeure du Roi éternel.
Alors ils se réjouiront et tressailliront d’allégresse, dans le Saint des saints ; une odeur délicieuse pénétrera leurs os, et ils couleront, comme tes ancêtres, une vie longue sur terre ; et cette vie ne sera troublée ni par les malheurs, ni par les peines, ni par les misères. Et je louai le Seigneur de gloire, le Roi éternel, de ce qu’il avait préparé cet arbre et avait daigné le promettre aux consacrés.
CHAPITRE 25
Enoch 25:1-3
1.De là je me dirigeai vers le centre de la terre, et j’aperçus un lieu fortuné et fertile, où des arbres poussaient sans cesse des rameaux toujours verts. Là je vis encore une montagne sacrée, et au-dessous, au pied de la montagne, une eau qui coulait vers le midi. J’aperçus encore vers l’orient une autre montagne, plus haute que celle-ci et, entre elles, un ravin (ou vallée) profond, mais étroit. -Ézé 38:12-
2.L’eau s’écoulait vers la montagne, du côté de sa partie occidentale ; au-dessous s’élevait une autre montagne.
3.Et, au pied de cette montagne, un ravin étroit, et, au milieu, d’autres ravins profonds et desséchés vers l’extrémité de ces trois montagnes. Or, tous ces ravins, qui étaient profonds, mais étroits, se composaient d’un immense rocher, sur lequel un arbre était planté. Et dans mon étonnement j’admirai le rocher et les ravins.
CHAPITRE 26
Alors je m’écriai : Que signifie cette terre bénie, ces arbres élevés, et ce ravin maudit qui les sépare ?
Et Ouriel, un des saints anges qui étaient avec moi, me répondit : Ce ravin est maudit d’une malédiction éternelle. C’est ici que seront rassemblés tous ceux qui se servent de leurs langues pour blasphémer Dieu, qui ouvrent la bouche pour maudire sa gloire. C’est ici qu’ils seront rassemblés, c’est ici que sera leur demeure. Dans le jour suprême du jugement, il sera fait d’eux un grand exemple de justice aux yeux de tous les saints ; c’est ici que les Miséricordieux béniront le Seigneur de gloire, le Roi Éternel. Et ils célébreront dans ce jour redoutable du jugement, pour leur avoir donné une part dans Sa miséricorde. Alors je me tournai naturellement vers Dieu, et je louai son nom, sa grandeur et sa gloire.
CHAPITRE 27
De là je me dirigeai du côté de l’orient, vers une montagne qui s’élève au milieu du désert, et dont je ne pus apercevoir que la superficie. Elle était couverte d’arbres issus de la semence dont on a parlé, et une eau en descendait. De là une cataracte, composée en apparence de plusieurs autres, s’échappait à l’occident et à l’orient. D’un côté s’élevaient des arbres, de l’autre on voyait de l’eau et de la rosée.
CHAPITRE 28
Alors je m’avançai vers un autre endroit du désert, vers l’orient de la montagne, de laquelle je m’étais approché. Là j’aperçus des arbres de choix, ceux-là surtout qui produisent les aromates aux suaves odeurs, l’encens, la myrrhe, tous arbres distincts les uns des autres. Et il y avait encore en ce lieu, dominant tous ces arbres, une élévation vers l’orient, qui n’était pas éloignée.
CHAPITRE 29
Au-delà de ces montagne, je suis allé plus loin vers l’est, j’ai vu des vallées où s’écoulaient des eaux qui ne tarissaient jamais, où poussait des roseaux excellent dont le parfum ressemblait à celui du lentisque. Et sur les flancs de cette vallée j’aperçus le cinnamome odorant. Au-delà de ces ravins je m’avançai vers l’orient.
CHAPITRE 30
Alors j’aperçus d’autres montagnes, portant des arbres, d’où s’échappait une eau semblable au neketra. Son nom était Sarira et Calbanen. Au-delà de ces montagnes on m’a fait voir une autre montagne sur laquelle s’élevaient les arbres d’aloès. Tous les arbres étaient chargés, ressemblant à des coques d’amandiers. Quand on broie ces coques, il se répand le plus odorant des parfums.
CHAPITRE 31
Après cela, je me tournai du côté du nord et je me mis à en considérer les entrées par-dessus les montagnes et j’aperçus sept montagnes couvertes d’un nard excellent, de mastic fin, de cardamome, de poivre, de canneliers et de papyrus. Puis je laissai derrière moi les sommets de ces montagnes et m’avançant vers l’orient, je passai la mer Rouge. Et quand je l’eus dépassée, je tournai mes pas vers l’ange Zatael, et je parvins au jardin de Justice. Là je vis entre autres, plusieurs arbres élevés, couverts de fleurs.
Leurs parfums étaient délicieux, leurs formes variées et élégantes. Il y avait là aussi l’arbre de la science, dont les fruits illuminent l’intelligence de celui qui s’en nourrit.
Il était semblable au tamarin, et ses fruits, d’une beauté remarquable, à des grappes de raisins ; son parfum embaumait les lieux d’alentour. Et je m’écriai : Quel bel arbre ! quel spectacle délicieux !
Alors l’ange Raphaël, qui était avec moi, me répondit : Ceci est l’arbre de la science, dont ont mangé ton vieux père et ta vieille mère ; ses fruits les ont illuminés ; leurs yeux ont été ouverts, et après s’être aperçus qu’ils étaient nus, ils ont été chassés du Paradis terrestre.
CHAPITRE 32
Ensuite, je m’avançai vers les confins de la terre ; là, je vis de grandes bêtes, d’apparences diverses, des oiseaux différents de formes et d’aspect, et doués de voix différentes. A l’orient du lieu où se trouvaient ces bêtes, j’aperçus les limites de la terre, et l’endroit où le ciel finissait. Les portes du ciel étaient ouvertes et j’en vis sortir les étoiles. Alors je les comptais à mesure qu’elles sortaient, et j’en notais exactement le nombre. Je pris note également de leurs noms, de leurs courses périodiques, de leurs vicissitudes, à mesure que l’ange Uriel, qui était avec moi, me les expliquait. Car il me les montra toutes, et de toutes il me donna connaissance. Il me fit connaître encore leurs noms, leurs rangs et leurs diverses influences.
CHAPITRE 33
Puis je me dirigeai vers le septentrion, aux limites de la terre. Et là, vers les confins du monde, je vis un prodige grand et magnifique. Je vis les portes du ciel ouvertes, il y en avait trois distinctes entre elles. Par elles s’échappaient les vents du nord, père du froid, de la grêle, de la glace, de la rosée et de la pluie. D’une de ces portes, les vents soufflaient légèrement ; mais par les deux autres ils soufflaient avec violence, et leur souffle se répandait sur la terre.
CHAPITRE 34
De là, je me dirigeai du côté de l’occident, vers les confins de la terre. Et je vis trois portes, comme du côté du septentrion. Or ces portes étaient de la même grandeur.
CHAPITRE 35
Ensuite je me dirigeai du côté du sud, vers les confins de la terre. Il y avait là également trois portes, par où s’échappaient la rosée, la pluie et le vent. Puis je me dirigeai vers l’orient, aux confins de la terre, où je vis trois portes du ciel tournées du côté de l’orient, et dont l’ouverture était plus petite. Par ces petites portes sortaient les étoiles du ciel, qui suivaient leur invariable vers l’occident ; et cette route brillante était visible en tout temps.
CHAPITRE 36
Quand je les aperçus, j’élevai ma voix et je louai le Seigneur qui avait formé ces corps lumineux et resplendissants, afin de révéler aux intelligences angéliques et humaines, la magnificence de ses oeuvres ; afin qu’ils célébrassent les uns et les autres, les merveilles de sa puissance, qu’ils glorifiassent les labeurs divins de ses mains, et afin qu’ils le louassent à tout jamais.
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