L'Évangile selon Marc. Complet [ FR ]

               L'Évangile selon Marc              



Introduction à l'Évangile selon Marc


L'Évangile selon Marc (Τὸ κατὰ Μάρκον εὐαγγέλιον) forme, avec les trois autres évangiles, le cœur du Nouveau Testament, la partie la plus récente de la Bible chrétienne. Le deuxième (par sa place) des quatre Évangiles canoniques est aussi le plus bref et probablement le plus ancien ; c'est l'un des trois « Évangiles synoptiques ».

La tradition chrétienne attribue sa rédaction à Marc, identifié au Marc compagnon de Paul puis de Pierre, personnage mentionné par le Nouveau Testament, spécialement les Actes des Apôtres et les épîtres de Paul et de Pierre.

Son antériorité par rapport aux deux autres synoptiques (Matthieu et Luc) est aujourd'hui admise par le consensus historien, tout comme son utilisation par Matthieu et Luc, dont il constitue l'une des deux sources principales.

Le plus court des quatre évangiles est laissé anonyme par son auteur qui ne marque, par ailleurs, aucune intention explicite à son récit. Le texte n’emploie jamais la première personne du singulier. Le vocatif n'est suggéré qu'une fois dans une apostrophe en Marc 13:14 : « que le lecteur comprenne ». Sa suscription d'« Évangile selon Marc » (κατὰ Μάρκον) n'apparaît que vers la fin du iie siècle. Quelques décennies plus tôt, Justin de Naplouse mentionne un passage du texte en se référant à des « Mémoires de Pierre ».

L'importance d'une identification de l'auteur est à relativiser. La tradition patristique relayée par Eusèbe s'appuie sur le récit de Papias de Hiérapolis, dont la valeur historique est débattue, notamment parce que l'analyse des indices internes à l'évangile la mettent en doute. Néanmoins, l’auteur est peut-être à rapprocher d'un judéo-chrétien disciple de Pierre à Jérusalem, cité par trois fois dans les Actes des apôtres sous le nom de « Jean surnommé Marc », repris une seule fois sous le seul nom de « Marc » - un nom assez courant à l'époque - et qui est associé à Pierre, Paul et Barnabé, accompagnant ces deux derniers au cours de leurs voyages missionnaires jusqu'à une séparation sur laquelle Paul semble ne pas vouloir revenir. Ce personnage semble également apparaître dans l'Épître à Philémon, dans une lettre probablement authentique où Paul mentionne un « Marc » collaborant avec lui (à Rome ou à Éphèse) durant son troisième voyage missionnaire. Un autre passage, dans l'Épître aux Colossiens qui est probablement pseudépigraphique et dépendant de Philémon, propose une situation identique et fait de Marc un cousin de Barnabé. La Première épître de Pierre - également pseudépigraphique et rédigée à Rome - identifie Marc comme le « fils » de Pierre aux côtés de ce dernier. Enfin, la Deuxième épître à Timothée explique comment Paul sur le point de mourir en prison - peut-être à Rome - réclame que Marc, « qui lui est précieux », lui soit envoyé.

Suivant Raymond E. Brown, ces éléments permettent de dresser un portrait hypothétique d'un « Jean dit Marc », proche de Pierre à Jérusalem avant de suivre Paul dont il se sépare après une querelle vers 50 puis, après une certaine période, de se rapprocher de Paul et de Pierre, auxquels il est précieux avant leur martyre. Il est vraisemblable que la tradition rapportée par Papias évoque ce « Jean-Marc » comme l'auteur qui aurait mis par écrit ce que Pierre se rappelait.

Cependant, plusieurs des indices internes au texte remettent en question la tradition fondée sur Papias. L'importance de Pierre dans cet évangile ne signifie pas qu'il en soit l'inspirateur puisqu'on retrouve la même prééminence dans différents écrits pauliniens. L'origine judéenne voire hiérosolomytaine du rédacteur semble douteuse pour un texte rédigé en grec qui dénote une méconnaissance de la géographie palestinienne.

Ainsi, on ne peut s'avancer grandement : il est possible que la tradition primitive ait attribué l'évangile à un chrétien nommé Marc, inconnu par ailleurs, qu'elle a confondu par la suite avec « Jean-Marc » mais, en tout état de cause, l'auteur demeure difficile à connaitre autrement que par ce qu'il est possible de déduire « de sa langue, de son style, de son rapport à l'espace et au temps, de son travail littéraire et de sa perspective théologique ».


Pour débuter la lecture de l'Évangile selon Marc, suivez ce lien : 


 Marc 1 



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