L'Évangile selon Luc |
Introduction à l'Évangile selon Luc
L'Évangile selon Luc (Τὸ κατὰ Λουκᾶν εὐαγγέλιον) est le troisième des quatre Évangiles canoniques. La tradition chrétienne lui attribue pour auteur le personnage appelé « Luc le bon médecin » dans certaines lettres de Paul de Tarse. Comme l'Évangile selon Marc, dont il tire 35% de sa substance, et l'Évangile selon Matthieu, son texte se présente comme une biographie de Jésus de Nazareth. L'auteur, qui est probablement le rédacteur principal des Actes des Apôtres — livre qui forme la suite de son évangile et narre les débuts du mouvement chétien —, indique qu'il écrit « après s'être informé de tout » car plusieurs ouvrages ont déjà raconté cette histoire. L'évangile et les Actes sont dédiés à un certain « Théophile » (« qui aime Dieu » ou « ami de Dieu »), commanditaire réel ou fictif.
La critique historique place la rédaction de ces deux ouvrages dans les années 80-90, en tout cas après la rédaction des évangiles selon Marc (v. 65-75) et selon Matthieu (v.75-85). Il est admis par le consensus historien que le texte de Matthieu et celui de Luc sont indépendants l'un de l'autre et que leurs auteurs ont travaillé séparément. Il est également admis que Luc écrit dans une langue grecque à la fois fluide et riche, contrairement aux autres évangélistes, et que par conséquent le grec est probablement sa langue maternelle.
Avec les évangiles selon Marc et selon Matthieu, le récit de Luc fait partie des trois Évangiles synoptiques (ou parallèles). C'est le plus long des quatre évangiles retenus dans le Nouveau Testament.
La genèse de l'Évangile selon Luc
La tradition chrétienne attribue à Luc, compagnon de Paul, la paternité de ce troisième évangile canonique. Irénée de Lyon notait dans son livre 'Adversus Haereses (vers 180) : « De son côté, Luc, le compagnon de Paul, consigna en un livre l'Évangile que prêchait celui-ci ». La question de cette paternité est cependant « plus complexe qu'il n'apparaissait au regard candide des anciens ».
Un ancien prologue grec antimarcionite de l'évangile de Luc, daté peut-être de la fin du iie siècle, décrivait ainsi la genèse (naissance) de cet évangile et son auteur : « Luc était un Syrien d'Antioche, médecin de profession, disciple des apôtres, et plus tard compagnon de Paul jusqu'à son martyre. Il servit le Seigneur sans divertissement, sans femme et sans enfants. Il mourut à l'âge de 84 ans, en Béotie, rempli du Saint-Esprit. » Ce prologue poursuivait : « Quoique des évangiles existassent déjà, celui selon Matthieu, composé en Judée, et celui selon Marc en Italie, il fut incité par le Saint-Esprit, et composa cet évangile entièrement dans la région avoisinant l'Achaïe [la Grèce]. Il rend très clair dans le prologue que les autres (évangiles) avaient été écrits avant le sien... Plus tard le même Luc écrivit les Actes des Apôtres. »
De même le canon de Muratori (document romain du milieu du iie siècle) : « Troisièmement, le livre de l'évangile selon Luc. Ce Luc était médecin. Après l'Ascension du Christ, Paul l'ayant pris pour second à cause de sa connaissance du droit, il écrivit avec son consentement ce qu'il jugeait bon. » Il continue : « Cependant lui non plus ne vit pas le Seigneur dans la chair. Et par conséquent selon ce dont il avait pu s'informer il commença à le dire à partir de la Nativité de Jean. »
Luc est connu par le Nouveau Testament, s'il est vrai qu'il est l'auteur du troisième évangile et des Actes des Apôtres, s'il est vrai qu'il fut l'accompagnateur de Paul et qu'il s'exprime à la première personne dans toutes les sections des Actes où l'on dit « nous » (Ac 16,10-17 ; 20,5 -- 21,18 ; 27,1 -- 28,16).
Ce « nous » se trouve déjà dans le texte occidental des Actes, dès le temps de la fondation de l'Église d'Antioche (vers l'an 37). Cela confirmerait le renseignement donné dans le prologue ci-dessus que Luc était antiochien.[réf. nécessaire]
Paul se réfère à Luc dans l'épître aux Colossiens (4,14), où il l'appelle « le cher médecin » ; de même dans l'épître à Philémon (24) où Luc se trouve en compagnie de Marc pendant la première captivité romaine de Paul, et dans la deuxième épître à Timothée (4,11) : « Seul Luc est avec moi. » Toutefois, parmi ces trois épîtres pauliniennes, seule celle à Philémon n'est pas pseudépigraphe.
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