Abraham et le sacrifice d'Isaac
C'est vrai, les récits Bibliques sont souvent remplis de violence (mais pas uniquement cela !),
comme notre vie et la vie du monde, nous le voyons bien, sont plein(es) de violence. La Bible nous enseigne ainsi ou nous apprend peu à peu, comment Dieu est présent (parousie = Présence) dans notre vie personnelle et au cœur de la vie des hommes.
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Courte définition du sacrifice
Nous apprenons de la Bible une première chose : Dieu n'est pas dans les nuages mais dans le "Ciel" (le ciel/les Cieux symbolise l'esprit). Il est présent et se donne à rencontrer sur la "terre" des hommes (notre territoire intérieur - La terre promise est en nous, le royaume de Dieu/Jérusalem céleste), dans les événements, dans notre histoire.
Dès lors, on ne peut rêver Dieu, mais nous devons apprendre à le découvrir à le rencontrer, à entrer en relation/Foi avec Lui par la connaissance"Co-Naissance = Naître avec...) de Jésus-Christ (*) (Jésus lui dit: Je Suis le chemin, La Vérité, La Vie. Jean 14 : 6). Et la Bible nous trace le chemin, en nous racontant des histoires réelles empreintes de symbolismes, de femme et d'homme, et parfois dans des textes très poétique. Leur vérité n'est pas dans le détail des images, mais plus profondément, dans l'histoire racontée comme étant valable pour tout hommes. La Bible est spirituelle et ce comprend, avant tout et de manière constante, spirituellement (**)
(*) La Foi est "relation - connaissance" et non pas une croyance aveugle
Romains 10 : 17 "…Ainsi la foi vient de ce qu'on entend (entendement spirituel-discernement), et ce qu'on entend vient de la parole de Christ."
Jean 17 : 3 "…Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ."
(**) La parole de Dieu est spirituelle...
Romains 7 : 14 "...Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle [...]"
2 Pierre 1 : 19-21 "C'est portés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu C'est donc spirituellement que ces paroles doivent être comprises.."
1 Corinthiens 2 : 14-16 : "C'est spirituellement qu'on discerne les choses de Dieu..."
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Comment lire le récit du sacrifice d'Isaac ?
Une de ces histoires bibliques violentes heurte habituellement les lecteurs de la Bible : celle que l'on appelle en général le «sacrifice» d'Isaac (voir le chapitre 22 du livre de la Genèse). La tradition juive parle de la «ligature» d'Isaac. Car le fils d'Abraham est lié… et délié !
voir : Lier & délier
Mais pour mieux comprendre, il faut lire paisiblement, puis relire en demandent l'aide du St-Esprit). On observe alors plusieurs choses importantes :
— Dès les premiers mots on dit que Dieu met Abraham à l'épreuve (v. 1 *). Ce qui va se passer va donc nous montrer où Abraham place son cœur. Et aussi qui est Dieu. Or la première chose que nous apprenons, c'est qu'Abraham entend et écoute. Il répond présent à Dieu (v. 3).
Jacques 1 : 2-4 "Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, 3 sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. 4 Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien.…"
Romains 5 : 3-4 "…Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l'espérance.
Voir : Le rôle des épreuves dans nos vie
Voir aussi : Les épreuves de Jésus au désert
— Le récit s'étale alors dans le temps comme une vraie liturgie. Et le troisième jour (v. 4), comme dans les évangiles, est le jour d'une révélation importante de Dieu. Abraham ici, laisse ses serviteurs pour poursuivre le chemin avec son fils, et dit aux serviteurs de les attendre : «nous reviendrons vers vous» (v. 5).
— Nous connaissons - ou pensons connaître - la suite. Elle est dite de façon poétique et poignante, aussi nous sommes dans l'émotion à la lecture.
Pourtant il faut continuer à écouter. Le scénario est terrible, puisqu'il continue ce qui a été annoncé au v. 2. Le fils interroge le père : «où est l'agneau ?» (v. 7). - «C'est Dieu qui pourvoira», répond Abraham (v. 8). Il ne ment pas à Isaac.
Abraham marche en croyant, dans le noir peut-être, mais attaché à la parole de Dieu (comme lors de son appel plein d'une promesse au ch. 12). Et le récit insiste : «ils s'en allèrent tous deux ensemble» (v. 8).
— La suite semble insupportable (v. 9-12). et pourtant... Le scénario du sacrifice est en place et Abraham va jusqu'au bout.
Si nous nous interrogeons sur le Dieu qui se révèle là - et nous avons raison - il faut continuer à lire. L'ange du Seigneur l'appelle : «Abraham, Abraham !» et il répond «Me voici». Et ce n'est pas la première fois (cf. Gn 12, et au début de notre texte 22, 1, mot pour mot). Abraham est celui qui écoute, qui prête l'oreille, et cela façonne sa vie… pour la vie et non pas la mort !
— Abraham est arrêté par l'ange dans son geste. Il n'est pas arrêté par le bras de l'ange, comme on le voit sur certains tableaux, mais par sa parole (*). Dieu n'intervient-il pas dans nos vies discrètement de même ?
(*) Jésus-Christ EST la parole de Dieu faite chair.
Jean 1 : 1 "Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu."
Jean 1 : 14 "Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père."
— Le v. 12 répond au v. 1. Abraham est prêt à perdre jusqu'à l'essentiel pour Dieu. Mais manifestement Dieu ne demande pas la mort. Et ici on peut penser que la Bible s'insurge à travers un récit comme celui-ci, contre les sacrifices humains qui existaient... pour plaire à Dieu, comme si l'on payait Dieu avec des sacrifices humains (relisez Michée 6 : 6-8).
— La suite dit quelque chose d'essentiel, sur fond de jeu de mot en hébreu sur le verbe voir (vision spirituel) et un mot très voisin. Abraham avait raison (v. 8) : le Seigneur pourvoit, et Abraham offre le bélier pris dans les broussailles. Mais il a le cœur libre. Non, il n'a pas gardé, retenu le fils comme une propriété à lui. Ce fils a été donné par Dieu (Genèse 18), et Abraham se fie à Dieu pour la suite de leur histoire commune, libre pour le projet de Dieu.
— Les versets 15-18 font résonner une nouvelle fois (déjà ch. 12, puis 15, puis 18) la promesse de Dieu à Abraham : de devenir un grand peuple, lui qui a eu tellement de mal à avoir un fils, unique. Et même sa descendance sera une bénédiction pour tous les peuples de la terre !
— Quand Abraham entend cela, il le croit. Il marche à l'étoile de cette promesse, il prend comme lumière sur ce chemin les paroles de Dieu.
— Le fils, Isaac, n'est pas mort. Mais il n'est plus mentionné, il reviendra plus tard dans le récit. Donc quelque chose s'est transformé. Abraham revient seul vers ses serviteurs (comparer le v.5 et le v. 19). Abraham a donné son fils, libre pour la promesse de Dieu. Comme Abraham est libre aussi dans sa marche, sur une parole.
Conclusion pratique
Et nous, nous marchons comment avec Dieu, dans notre vie ? Est-ce que cela nous rend libres ? Ça c'est une question, ce sont des questions essentielles, sur lesquelles il serait possible d'échanger.
Au terme de la lecture, il faudrait arrêter le regard, sur Jésus. Lui, le fils unique, est lié… Mais sous la violence des hommes, il n'est pas remplacé par un agneau. Il est donné, sans retour. Cette vie, sa vie et aussi sa mort, changent le cours de la violence pour ceux qui placent leur regard… et peut-être aussi leur foi, en Lui.
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La paix soit avec vous
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